Indonésie
Un instant suspendu, une série d’exécutions d’une précision folle et une réception sans faute. À 18 ans, Kaylia Nemour est devenue championne du monde des barres asymétriques à Jakarta, un an après son sacre olympique à Paris. Elle maîtrise cet agrès comme personne et signe son premier titre mondial.
Elle totalise 15,566 points, devançant Angelina Melnikova, qui concourait sous bannière neutre avec 14,50. Nemour se montre particulièrement émue et affirme qu’elle est très heureuse d’être allée chercher cette médaille, même si l’issue de la finale ne paraissait pas évidente au départ. Sa performance est saluée comme la consécration d’un potentiel confirmé.
Le lendemain de sa frustration au concours général, marqué par une chute sur la poutre qui l’avait privée du podium, elle parvient à se remobiliser. Elle explique avoir repris confiance, se concentrant sur le mouvement qu’elle visait et en améliorant ses connexions, gagnant quelques dixièmes par rapport aux qualifications. Cette régularité sur les agrès lui permet de marquer encore l’histoire du gymnaste.
Une éventuelle médaille à la poutre est-elle envisageable samedi ? Oui, à condition de corriger la chute sur le pivot accroupi observée en qualifications et de reproduire la solidité montrée sur les barres. Quoi qu’il advienne, Nemour inscrit déjà son nom dans l’histoire du sport et dans celle de son pays.
Six mois plus tôt, elle avait quitté son club d’Avoine-Beaumont, dénonçant des pratiques toxiques qu’elle subissait. Une nouvelle enquête administrative avait été lancée. Elle a ensuite rejoint le club de Dijon, où elle s’entraîne désormais avec Nadia Massé; ensemble, elles ont signé un premier pas vers un nouveau chapitre et démontré qu’elle avait encore de belles pages à écrire sur les agrès.
