Karaté pour femmes victimes de violences : un parcours de reconstruction en Île-de-France

Karaté pour femmes victimes de violences : un parcours de reconstruction en Île-de-France

Des séances de karaté à Plaisir aident les femmes victimes de violences à se reconstruire, favorisant bien-être et estime de soi dans un cadre bienveillant.

France

Un parcours de reconstruction par le karaté pour les femmes victimes de violences en Île-de-France

Dans un cadre serein et bienveillant, à Plaisir, dans les Yvelines, se déroulent chaque semaine des séances de karaté destinées à accompagner des femmes ayant subi des violences. Ces ateliers, organisés dans la nouvelle Maison Calypso, font partie intégrante d’un parcours de soins proposé par le personnel médical. La Maison Calypso, qui fait partie des 13 structures soutenues par l’agence régionale de santé d’Île-de-France, offre un espace d’accueil, d’écoute et de prise en charge spécifique pour les femmes victimes de violences sexistes et sexuelles.

Ce dispositif innovant a été imaginé par l’association Fight for Dignity, fondée en 2017 par Laurence Fischer, triple championne du monde de karaté. Son objectif est clair : utiliser la pratique sportive pour aider ces femmes à se reconstruire, en respectant leur corps et leur histoire. La pratique du karaté y est adaptée, sans recherche de performance, mais plutôt dans une démarche de bien-être, de confiance et de reprise en main de soi.

Une pratique douce et respectueuse

Lors de la séance, qui a lieu chaque jeudi, les participantes, souvent en kimono, évoluent sur les tatamis sous la supervision de Sophie Manuguerra-Aillaud, professeure de karaté et sophrologue. La séance commence par un échauffement simple, mêlant marche lente et trottinement, avant de passer à des exercices basés sur des gestes codifiés, comme poser une main sur une épaule ou sur le ventre, avec le consentement de chacune. L’ambiance est détendue, et les visages s’éclairent peu à peu de sourires sincères.

Les coups, ou *tsuki* en japonais, sont exécutés uniquement sur des cibles en mousse, dans un cadre sécurisé. Sophie Manuguerra-Aillaud insiste : « Vous êtes libres de faire ou de ne pas faire l’exercice ». Elle souligne que ce travail corporel permet souvent de renouer avec des sensations corporelles parfois oubliées, notamment grâce à la respiration ou à l’engagement du périnée. La pratique est centrée sur le respect, la bienveillance et la non-violence, en évitant tout vocabulaire associé à l’agression ou à l’attaque.

Une démarche thérapeutique et libératrice

Ce type d’atelier, mêlant sport et accompagnement psychologique, vise à restaurer l’estime de soi et à favoriser le bien-être mental. En utilisant une approche douce et adaptée, il offre aux femmes victimes de violences une nouvelle possibilité de se reconnecter à leur corps, de retrouver confiance et de mieux gérer leur stress ou leur angoisse. La pratique du karaté devient ainsi un outil de résilience, permettant de transformer la douleur en force intérieure.

Femme pratiquant le karaté dans un cadre bienveillant à Plaisir

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *