Joey Barton, ancien footballeur reconnu autant pour son talent que pour son tempérament explosif, a été condamné mardi pour violences conjugales, un procès au cours duquel sa véritable nature a été dévoilée sans fard.
Un comportement désinvolte en début de procès
Ce mardi après-midi, Joey Barton est entré au tribunal arborant une apparence quasi-intellectuelle, un exemplaire volumineux d’essais de Christopher Hitchens sous le bras, intitulé Arguably. Charmant lorsqu’il a demandé la permission de laisser sa veste dans la salle, le ton léger du début de séance a rapidement cédé la place à une atmosphère tendue.
Rapidement, l’image publique soignée du quadragénaire portant des lunettes cerclées, un col roulé noir et une barbichette taillée a volé en éclats face aux accusations graves qui pesaient contre lui : avoir tiré sa femme Georgina par les cheveux, l’avoir fait tomber au sol et lui avoir asséné un coup de pied au visage, provoquant un hématome de la taille d’une balle de golf qui l’a poussée à appeler les urgences en pleurant.
Le verdict et les circonstances entourant les faits
Jugé par Paul Goldspring, magistrat principal, Barton a été reconnu coupable mais a évité la prison, en partie grâce à ses antécédents judiciaires anciens, datant d’il y a quinze ans. Le juge lui a rappelé avec fermeté que l’unique lieu où sa femme devait se sentir protégée était leur domicile.
Barton, ancien joueur de Manchester City, était présent au tribunal lorsque le procès s’est déroulé, répondant calmement mais sans émotion à la lecture de la peine : une suspension de 12 semaines de prison assortie d’une mise à l’épreuve de deux ans.
Lors de l’enquête, Barton avait adopté une attitude duale : coopérant physiquement avec les policiers venus l’interroger au lit le lendemain des faits, mais rejetant toute réponse sous garde à vue, invoquant son statut de personnalité publique et son désir de rentrer chez lui. Son avocat, Simon Csoka KC, a tenté de minimiser la violence en questionnant la cohérence des blessures avec un coup porté par un ancien footballeur professionnel, suggérant l’absence de lésions profondes.
Des témoignages et un contexte troublant
Comme dans de nombreuses affaires de violences conjugales, Georgina Barton a choisi de se rétracter, évoquant une mémorisation confuse liée à l’alcool et une grossesse imminente. Pourtant, plusieurs témoins présents ce soir-là, dont une femme nommée Jan, ont refusé de soutenir sa version des faits, ce que le juge a considéré comme un élément signifiant.
L’argument selon lequel l’expression utilisée par Georgina, « il m’a juste frappée », serait une tournure locale de Liverpool pour indiquer un délai entre les faits et l’appel aux secours, a été balayé par le tribunal, estimant cette défense peu convaincante.
Un passé tumultueux et une absence de remords
Depuis son licenciement de Bristol Rovers il y a un an et demi, Joey Barton n’a pas retrouvé de poste dans le football. La justice lui a demandé s’il disposait des 2 055 euros pour couvrir les frais de la procédure, le dernier avertissement ayant été clair : toute récidive le conduirait en prison.
Sa réputation de joueur violent n’est plus à faire. Au fil des années, Barton a multiplié les agressions physiques, parfois sur ses coéquipiers, comme Ousmane Dabo qu’il a frappé en expliquant : « Il n’était pas un combattant naturel. Moi, je viens de la rue. Voilà la différence. »
Il a aussi été poursuivi pour des propos malveillants envers des figures publiques telles qu’Eni Aluko ou le journaliste Jeremy Vine. Ce dernier a d’ailleurs gagné un procès en diffamation contre lui. Barton a également été condamné pour avoir agressé un adolescent à Liverpool en 2008 et a été soupçonné d’avoir blessé un manager lors d’une altercation dans un tunnel.
Une personnalité controversée et un avenir incertain
Même s’il avait tenté de se reconstruire à travers la lecture et des débats publics, sa série de propos injurieux et haineux récemment a soulevé des questions sur son état mental. Le meurtre du jeune Anthony Walker, causé par un membre de la famille de Barton dans un acte raciste, a été minimisé par ce dernier, ce qui a provoqué un tollé.
Après le procès, Barton a quitté la salle silencieux, fixé son téléphone pour envoyer un message, puis s’est éloigné en compagnie de ses avocats et toujours son livre sous le bras. Une fois de plus, il a annoncé sur les réseaux sociaux son intention de faire appel, exprimant sa « grande déception ».











