Un an après Paris 2024 : Benjamin Toniutti fait le bilan d’une année en demi-teinte
Le 26 juillet prochain marquera la première année qui s’est écoulée depuis l’ouverture des Jeux Olympiques de Paris 2024. Si ces Jeux ont laissé de nombreux souvenirs marquants, notamment pour l’équipe de France de volley-ball, le capitaine Benjamin Toniutti évoque une période complexe, entre moments de gloire et retombées plus mitigées.
Une cérémonie à l’Élysée pour raviver les souvenirs
Récemment, Benjamin Toniutti et ses coéquipiers ont été honorés lors d’une cérémonie à l’Élysée, où ils ont reçu la décoration de l’Ordre national du Mérite. Une occasion pour eux de se replonger dans les souvenirs de cette aventure olympique, notamment la victoire à Paris, qui a été particulièrement émouvante. « Ce fut une expérience extraordinaire, surtout après avoir été empêchés de défiler sur les Champs-Élysées en septembre dernier, car la majorité d’entre nous était déjà repartie dans nos clubs respectifs », explique le volleyeur. La cérémonie, en petit comité, avec leurs familles, leur a permis de ressentir à nouveau cette reconnaissance nationale, même si la remise officielle de la Légion d’honneur leur avait été accordée en mai 2023, lors d’un stage à Montpellier.
Une médiatisation qui n’a pas forcément explosé
Malgré l’engouement exceptionnel après leur victoire à Paris, la reconnaissance médiatique n’a pas connu une amplification durable. « À notre retour, l’enthousiasme était plus fort qu’à Tokyo, mais il s’est rapidement estompé », confie Toniutti. Le fait que beaucoup de joueurs évoluent à l’étranger complique également la visibilité du volley français. « Nous sommes souvent invités à des événements pour promouvoir notre sport, mais nos agendas sportifs dans nos clubs ne nous permettent pas toujours d’y participer », ajoute-t-il.
Le double titre olympique : un atout pour la reconnaissance ?
Depuis ses débuts en équipe de France en 2010, Benjamin Toniutti constate une évolution dans la considération du volley-ball. « Lors des grandes compétitions, la popularité augmente, mais sur le reste de l’année, notre sport reste peu médiatisé », remarque-t-il. La bonne nouvelle, c’est que la discipline attire désormais plus de spectateurs dans les salles, qui se remplissent plus rapidement qu’auparavant, témoignant d’un regain d’intérêt pour le volley en France.
Les prochains défis : le championnat du monde et la Ligue des Nations
Ce dimanche, le dernier match qualificatif de la Ligue des Nations oppose la France à la Pologne, à Gdansk, à 20h30. Une rencontre particulière, puisque la Pologne était l’adversaire lors de la finale olympique. « C’est une rencontre importante, mais surtout un bon entraînement en vue du championnat du monde, prévu en septembre aux Philippines », précise le capitaine. La France, qui n’a remporté qu’une seule médaille mondiale jusqu’à présent (un bronze en 2002), vise désormais un podium. « Notre génération souhaite marquer l’histoire en décrochant une médaille au championnat du monde », confie-t-il.
Une fin de carrière envisagée, mais pas encore actée
À 35 ans, Benjamin Toniutti évoque la possibilité que cette compétition mondiale soit sa dernière. « Ce n’est pas encore décidé, je préfère me concentrer sur le championnat du monde et réfléchir ensuite », indique-t-il. La fin de sa carrière internationale n’est pas encore officielle, mais le joueur se prépare à cette étape, tout en restant pleinement engagé dans sa performance.
Une admiration pour d’autres disciplines et un regard critique sur le financement
Le volleyeur a également évoqué l’impact des autres sports lors des Jeux de Paris, notamment le rugby à VII, dont la médaille d’or a lancé une dynamique nationale. « Leur victoire a été un moment fort, et cela m’a donné envie de décrocher moi aussi une médaille olympique », confie-t-il. Il a aussi souligné la performance de Léon Marchand, qui a su faire vibrer la France dans le bassin.
Enfin, Benjamin Toniutti n’a pas caché sa frustration face à la baisse des budgets alloués au sport. « On ressent tous que, malgré l’engouement populaire, les ressources financières diminuent, ce qui est problématique pour la formation des jeunes et la pérennité de nos performances », déplore-t-il. Le contexte économique et la volonté de maintenir un haut niveau de performance restent donc des enjeux majeurs pour le volley français et l’ensemble des disciplines olympiques.







