Il y a 20 ans: La faillite du Servette FC, un drame historique

Revivez la faillite du Servette FC, un moment tragique du football genevois.

Il y a vingt ans, le 4 février 2005, Servette FC, un monument du football genevois, était déclaré en faillite. Ce moment tragique reste gravé dans les mémoires des supporters et des acteurs du club, marquant l’histoire du sport en Suisse. Retour sur cette période sombre avec les témoignages des principaux protagonistes.

La faillite prononcée

Ce jour-là, le juge Patrick Chenaux a annoncé le verdict attendu, mais dévastateur. À 9 heures du matin, dans une salle froide du Palais de justice, ceux qui restaient fidèles au « Grenat » ont vu s’effondrer l’espoir d’une résurrection. Le surendettement, s’élevant à près de 12 millions d’euros, témoignait d’une gestion chaotique du club.

Une couverture de journal avec le titre «PERDU» et une image d’un ballon de football dégonflé portant le logo SFC.

Le rôle de Marc Roger

Marc Roger, président du club à l’époque, incarne ce désastre. Arrivé avec des promesses de renouveau, il a rapidement laissé place à un sentiment d’illusion. Après sa condamnation pour gestion fautive, il a purgé près de 22 mois de prison préventive. Son échec a non seulement coûté des millions, mais a aussi eu des répercussions sur les carrières des joueurs et des employés.

Marc Roger baisse la tête lors d’une conférence de presse sur les finances de Servette FC, devant le logo du club à Genève, le 12 décembre 2004.

Les conséquences sur les joueurs

Avec la faillite, tous les employés, joueurs et staff ont perdu leur emploi, laissant derrière eux une masse de mois de salaires impayés. Le jeu de transfer anarchique imposé par Marc Roger a profondément affecté la stabilité du club. Parmi les joueurs présents ce jour-là, Tibert Pont se souvient : “C’était un mauvais souvenir, mais nous avons seulement gardé les bons moments”.

L’impact sur la ville de Genève

Cette faillite a été perçue comme un échec collectif pour Genève. Le manque d’intérêt des investisseurs locaux a conduit à cette situation désespérée. Heureusement, le club a pu rebondir grâce à son association, qui a permis de maintenir une base solide, et a pu redémarrer en 1re ligue, avec pour objectif de retrouver l’élite du football suisse.

Retour au sommet

Bien que d’autres difficultés aient marqué l’histoire du club depuis, le Servette FC a su retrouver une stabilité financière depuis 2015. Le chemin parcouru depuis cette faillite a été jalonné de défis, mais le club se tient aujourd’hui en tant qu’institution respectée, un symbole de résilience pour ses supporters et pour le football suisse.

Les souvenirs des protagonistes

Des années plus tard, ceux qui ont vécu cette période difficile réfléchissent encore avec émotion. Pour Me François Canonica, avocat des joueurs, les séquelles psychologiques persistantes restent palpables. “Le sentiment de déséquilibre judiciaire flotte encore”, admet-il. Les souvenirs de souffrance humaine et de carrières ralenties illustrent combien cette faillite a été une tragédie au-delà du football.

Me François Canonica, avec Me David Bitton, a défendu les intérêts des joueurs et de certains membres du staff du Servette FC, lors du procès qui a suivi la faillite du club.

Le verdict du juge

Le juge Chenaux, qui a prononcé la faillite, se rappelle de l’énorme émotion qui entourait cette décision. “Servette représentait une institution, et ce moment était source d’un fort intérêt médiatique”, confie-t-il. Malgré les appels à des sauvetages, la situation était trop précaire pour éviter la catastrophe.

Le 4 février 2005 demeure une date marquante dans l’histoire du Servette FC et du football helvétique. Une leçon d’humilité et de détermination, rappelant que la passion pour le football peut transcender les épreuves les plus sombres.

Servette FC | Faillite | Football | Genève | Histoire Du Football
source:https://www.tdg.ch/4-fevrier-2005-il-y-a-20-ans-servette-etait-mis-en-faillite-382147316393

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