Haise et le projet INEOS à Nice : tensions et mercato

Haise et le projet INEOS à Nice : tensions et mercato

Après Metz, Haise met en doute le projet d'INEOS à Nice, évoquant les ventes et des moyens insuffisants pour viser l'Europe et la compétitivité du club.

France

Haise n’enfuit plus son discours: après la défaite 2-1 contre Metz, l’entraîneur de l’OGC Nice affirme que le projet promis à son arrivée ressemble aujourd’hui à un château de cartes et il assume un ton sans ambiguïté. « Moi, je travaille avec l’équipe que j’ai. Même si le club a investi, il a d’abord beaucoup vendu. Et si on n’a pas pu investir plus cet été, je ne vois pas pourquoi on pourrait investir plus cet hiver. Sinon, il aurait fallu le faire cet été. Mais c’est à moi de m’adapter », a-t-il déclaré.

Ces mots apparaissent comme un aveu d’impuissance et comme l’image d’un technicien qui prend conscience que le projet a été fragilisé. À son arrivée à Nice en juin 2024, les promesses semblaient claires: un ambitieux projet européen, des moyens et de l’ambition. Dans les faits, le mercato estival a surtout été marqué par la vente d’actifs: Guessand à 35 M€, Bulka à 20 M€, Laborde et Bouanani, pour un total avoisinant les 110 M€.

Nice a tout de même injecté environ 34 M€ cet été, mais comment rivaliser en perdant des cadres et en misant sur des jeunes encore en phase d’apprentissage? Juma Bah et Kojo Oppong, recrutés pour l’avenir, se retrouvent titulaires faute de mieux, un pari risqué qui pèse aujourd’hui dans le classement. Quant au coût de Kevin Carlos, il demeure largement supérieur à celui d’Odsonne Edouard, qui brille ailleurs.

INEOS, propriétaire du club, a débranché le robinet: le groupe britannique, désormais focalisé sur Manchester United, a réduit ses investissements dans le projet niçois. Pire encore, la banque Lazard a été mandatée pour trouver un repreneur autour de 250 M€, sans succès à ce jour.

La prolongation de Franck Haise jusqu’en 2029, actée début septembre, peut apparaître comme un pansement sur une jambe de bois. Le coach avait d’ailleurs publiquement appelé INEOS à clarifier ses intentions, estimant que l’attente autour d’une prise de parole était importante pour tous ceux qui aiment le club.

Cette signature au montant juteux – autour de 200 000 € mensuels – pourrait désormais freiner un départ anticipé. Car si un licenciement reste peu probable compte tenu de l’enjeu financier (9 M€ à payer), un départ volontaire en fin de saison n’est pas à exclure.

Après Metz, les déclarations de Haise trahissent une lassitude profonde. « Ce que j’ai dit à mes joueurs après le match ? Rien. Je parle assez ces derniers temps », a-t-il lancé, ajoutant: « Le premier fautif, c’est moi, très clairement ». Cette prise de parole tranche avec l’optimisme de son arrivée, et plusieurs sources indiquent que Haise se sent trahi par le projet présenté lors de son arrivée: INEOS ne mettrait plus les moyens pour rivaliser au plus haut niveau. La quatrième défaite consécutive en Ligue Europa face à Fribourg a d’ailleurs provoqué un coup de gueule mémorable contre ses joueurs.

Nice enchaîne actuellement deux défaites en Ligue 1 et stagne à la 9e place, une position frustrante pour un club qui visait l’Europe. Les supporters, déjà agacés par la gestion d’INEOS, commencent à regretter la prolongation de Haise. Si un départ en cours de saison semble improbable, il ne faut pas exclure de voir Haise claquer la porte en juin prochain, à moins qu’il ne privilégie l’option d’un licenciement, potentiellement plus rentable financièrement.

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