Greenland en quête d’une place dans le football mondial

Une quête pour la reconnaissance

Kreutzmann, issu d’une lignée d’athlètes groenlandais de haut niveau, participe à l’effort collectif pour obtenir une place parmi les nations reconnues dans le monde du football. Le Groenland, souvent perçu comme un territoire éloigné, fait face à des défis uniques, tant sur le plan sportif que politique. Pour Kreutzmann et ses coéquipiers, il est essentiel de rejoindre Concacaf afin d’affronter des équipes de meilleure qualité.

« Rejoindre Concacaf signifierait beaucoup pour moi et pour le football au Groenland », a déclaré Kreutzmann. « Nous pourrions apporter des expériences et développer le football dans tout le pays. »

Les défis géopolitiques

Le Groenland, grand territoire semi-autonome danois, fait face à des complications dans la politique internationale, particulièrement avec les États-Unis. L’influence des discours de l’ancien président Donald Trump concernant l’achat du Groenland a intensifié les débats sur l’identité nationale. Les Groenlandais, tout en étant courtois face à l’intérêt américain, souhaitent préserver leur souveraineté.

Le Premier ministre groenlandais, Múte Egede, a clairement affirmé : « Nous sommes Groenlandais. Nous ne voulons pas être Américains. » Un récent sondage a montré que 85% des Groenlandais ne souhaitent pas faire partie des États-Unis.

Vers une adhésion à Concacaf

La Fédération de football du Groenland, connue sous l’acronyme KAK, a formellement demandé son adhésion à Concacaf. Toutefois, leur statut d’équipe nationale non reconnue les oblige à évoluer en dehors des compétitions officielles.

« Nous avons écrit plusieurs fois à Concacaf sans réponse, mais récemment, nous avons commencé à avoir des échanges constructifs », a déclaré Kenneth Kleist, président de la KAK. Cela ouvre la voie à des discussions qui pourraient finalement conduire à des opportunités concrètes.

Un avenir plein d’espoir

Si la demande d’adhésion du Groenland est acceptée, cela pourrait permettre aux joueurs groenlandais de participer à des tournois internationaux, bien que les qualifications pour la Coupe du Monde restent réservées aux membres de la FIFA. Le Groenland pourrait ainsi rejoindre les rangs d’autres territoires non reconnus par la FIFA, comme les collectivités françaises de la Caribbean.

La passion du football

Malgré les défis logistiques tels que l’absence de routes reliant les villes et des conditions climatiques extrêmes, l’engagement envers le football est fort au Groenland. Environ 10% de la population, qui compte près de 56 000 personnes, joue au football. Kreutzmann, avec plus de 30 sélections, et d’autres joueurs partagent un rêve commun : faire passer le football groenlandais au niveau supérieur.

« Si nous rejoignons Concacaf, ce serait incroyable », a ajouté Kreutzmann. La dynamique familière que partage l’équipe, qui est majoritairement composée d’amateurs, est marquée par un profond désir d’amélioration et d’acquisition de nouvelles compétences.

Les efforts du coach

Morten Rutkjær, entraîneur de l’équipe nationale, continue de travailler avec des joueurs passionnés mais amateurs, en mettant l’accent sur l’amélioration des compétences de base et de la stratégie. « Ils ont une culture familiale, mais ils jouent aussi pour eux-mêmes », a-t-il observé, en soulignant la nécessité d’améliorer l’organisation et la structure de jeu.

Conclusion optimiste

Avec la possibilité de vols directs vers Nuuk et une collaboration croissante avec d’autres fédérations, l’avenir du football groenlandais semble prometteur. Le chemin vers la reconnaissance officielle est semé d’embûches, mais l’espoir d’être un jour membre de Concacaf reste vivant, insufflant un nouvel élan à cette petite nation. « C’est un rêve que j’ai depuis enfant », conclut Zeeb, un membre de l’équipe d’encadrement. « Cela changerait la mentalité du football au Groenland. »