
Girondins de Bordeaux en National 2 : un défi à relever
Le retour des Girondins de Bordeaux en N2 suscite des réactions variées. Sauront-ils s'imposer dans un championnat compétitif ?
Girondins de Bordeaux en National 2 : un défi à relever
Dans le groupe B de National 2, la présence des Girondins de Bordeaux ne cesse de susciter des réactions diverses. Toutefois, tout le monde s’accorde à dire que le championnat, très homogène, ne sera pas de tout repos pour eux.
Malgré leur statut de club amateur, le monde du football reste petit même en National 2. Pour commencer cette nouvelle aventure, les Girondins affronteront ce samedi à 17 heures le Stade Poitevin lors d’un derby de Nouvelle-Aquitaine, après le report des deux premières journées. Ce match revêt une importance particulière, car il met en lumière des visages familiers. Philippe Nabe, le président du Stade Poitevin, a été conseiller sportif de Vital Nsimba, un ancien joueur bordelais, et a également participé, tout comme Gérard Lopez, à la tentative de reprise du club de Sedan l’année dernière. De plus, l’attaquant Michaël Nilor a permis aux Girondins de décrocher leur dernier titre national en 2017 en marquant un doublé en finale du championnat de France U19.
Un match particulier
« C’est un match particulier à cause du huis clos et du contexte autour des Girondins. Sur le terrain, cela restera un match classique, à onze contre onze », déclare Luc Davaillon, l’entraîneur poitevin. Son équipe, promue avec un budget de 900 000 euros et quatre contrats fédéraux, se prépare pour cette rencontre. Malgré un redressement judiciaire, la direction girondine a évoqué un budget d’un million d’euros pour son équipe de N2/N3 et a déjà signé près de 20 contrats.
La poule B de National 2, avec l’entrée des Girondins, a forcément créé une onde de choc. Cette présence rappelle des souvenirs nostalgiques pour certains. Hervé Laudic, président de la Saint-Co Locminé, une commune de 4 700 habitants avec un budget de 700 000 euros, révèle : « Bordeaux, c’est six titres de champions de France, des grands joueurs. Ils ont des supporters partout, et nous sommes fiers de les accueillir ici. »
« Une visibilité accrue »
Laurent Dartois, président de Dinan Lehon, le premier club à affronter les Girondins le 7 septembre, exprime le même sentiment : « Quand on parle des Girondins, cela évoque des souvenirs de succès. La ville mérite mieux. Nous aurions voulu être ceux qui les rencontrent en Ligue 1. » Il se prépare également à un « guichet fermé » pour cette rencontre, avec 2 500 places disponibles. Guillaume Allanou, président et entraîneur du Stade briochin, estime que cette arrivée apportera une belle visibilité à leur championnat, tout en ayant la chance d’accueillir un match de prestige.
Des défis à relever
En prenant en compte les dettes accumulées par Bordeaux, les clubs bretons se demandent comment une telle situation a pu se produire. Laurent Dartois souligne qu’« avant Bordeaux, il devait y avoir Niort dans la poule. Avec la restriction du nombre de clubs en haut, les difficultés dans le football français risquent d’augmenter. » Frédéric Reculeau, entraîneur de La Roche-sur-Yon, se réjouit également de ces rencontres à venir, les voyant comme des matchs de gala.
Les Vendéens, qui avaient manqué la montée d’un but en mai, traversent une période de renouvellement d’effectifs. Ils font cependant figure de favoris aux côtés de Bourges, Saint-Malo, Les Herbiers et Avranches, ce dernier ayant un nouveau coach, Michel Audrain, qui a remporté des titres avec les Girondins dans les années 80. « On se dirige vers une N2 semi-professionnelle. Les joueurs s’entraînent régulièrement, et cela demande beaucoup d’efforts », explique Guillaume Allanou.
Une envie de Matmut
Les clubs s’accordent sur le fait qu’il existe un « grand écart structurel » entre ceux qui ont des ambitions plus élevées et ceux qui opèrent à leur maximum. Néanmoins, ils mettent en avant un « groupe sportivement homogène où tout le monde a sa chance ». La composition définitive de l’effectif bordelais reste à découvrir, mais les attentes sont élevées quant à un « projet fort ». Selon Guillaume Allanou, il faudra un certain temps pour que l’équipe se rode, et même avec les meilleurs joueurs, des automatismes et un projet de jeu sont nécessaires. Frédéric Reculeau ajoute que si les Girondins réussissent à monter cette saison, cela constituerait un véritable exploit.
Le gros enjeu serait de pouvoir jouer au Matmut Atlantique. « C’est le petit bémol de notre division : les affluences et la qualité des terrains. Accueillir un match là-bas serait exceptionnel », conclut-il. Hervé Laudic se souvient d’un précédent affrontement en Coupe de France en 2012 contre le Paris SG devant 16 000 personnes. « Si on joue là-bas, nous ferons descendre un ou deux cars de supporters », dit-il avec enthousiasme.