Une étape cruciale pour l’avenir des Girondins de Bordeaux
Ce vendredi 13 juin pourrait bien marquer un tournant décisif pour les Girondins de Bordeaux, un club emblématique du football français actuellement en grande difficulté. La direction du club, sans la présence de Gérard Lopez, doit en effet comparaître devant la chambre du conseil du tribunal de commerce de Bordeaux pour tenter de faire valider ou non leur plan de continuation. Ce projet, déposé le 26 mai dernier, intervient dans un contexte déjà tendu, suite au redressement judiciaire prononcé le 31 juillet 2024. C’est le seul plan en lice après le retrait de l’offre d’Oliver Kahn, qui a renoncé à reprendre le club en raison de préoccupations financières, juridiques et opérationnelles.
Les Girondins, lourdement endettés à hauteur de 94 millions d’euros, espèrent encore sauver leur avenir. La survie du club repose désormais sur la décision des juges, qui devront examiner si le plan présenté permet de maintenir l’activité, de préserver les emplois et de satisfaire les créanciers. La question est de savoir si ce projet pourra convaincre la chambre du conseil de la viabilité de la relance du club, alors que de nombreux supporters craignent une issue désastreuse, voire la liquidation pure et simple.
Les étapes pour la validation du plan de continuation
Pour que le plan de continuation soit accepté, il doit obtenir l’aval des juges du tribunal de commerce, qui analyseront plusieurs critères essentiels. La première étape concerne la sauvegarde des emplois : selon _Sud Ouest_, les dix salariés du club seraient assurés de conserver leur poste, ce qui constitue un point positif pour la suite. Ensuite, la viabilité financière du projet est scrutée : sur les 400 créanciers répartis en quinze catégories, seul le fonds d’investissement Fortress aurait eu le pouvoir de faire échouer la procédure en votant contre. Cependant, ce dernier aurait finalement voté en faveur du plan, acceptant un remboursement partiel de 4,5 millions d’euros sur les 11,5 millions qu’il doit encore percevoir, répartis sur deux ans.
Gérard Lopez, qui reste à la tête du club si le plan est validé, aurait aussi indiqué avoir provisionné une somme de dix millions d’euros pour couvrir les dettes et le déficit prévu pour la saison à venir. Lors d’une interview au _Journal du Dimanche_, il affirmé vouloir tout mettre en œuvre pour sauver les Girondins, tout en étant conscient que la décision des juges sera déterminante.
Des tensions ont éclaté lors de l’audience, notamment avec des supporters ultras rassemblés devant le Grand Hôtel de Bordeaux, qui ont violemment interpellé le propriétaire Gérard Lopez, illustrant la pression et l’incertitude qui pèsent sur le club.
Les conséquences possibles en cas de validation ou d’échec du plan
Si le plan est homologué
Une validation du plan permettrait au club de continuer en National 2, la quatrième division française, avec une dette à rembourser sur une période de dix ans. Selon le directeur général Arnaud Saint-André, le budget de fonctionnement du club serait fixé à sept millions d’euros, hors dettes, avec le maintien de l’effectif administratif actuel. Cependant, le secteur sportif pourrait connaître quelques ajustements si la DNCG valide le maintien en National 2, prévu pour le 24 juin. La saison précédente, la masse salariale de l’équipe de cette division s’élevait à environ 1,2 million d’euros, ce qui laisse envisager une gestion prudente pour l’avenir.
En cas de rejet du plan
Si les magistrats jugent le plan de continuation non viable, le club pourrait alors être placé en liquidation judiciaire. Cela signifierait une cessation immédiate des activités, avec la vente des biens pour couvrir les dettes dues aux créanciers. La section professionnelle serait alors dissoute, et l’équipe première pourrait être exclue des compétitions nationales, avec une rétrogradation potentielle en Régional 1, comme l’a évoqué _Sud Ouest_.
La section féminine face à l’incertitude
Malgré la crise, la section féminine des Girondins a connu une avancée sportive en validant son accession en Division 3, après une saison difficile. Après avoir été rétrogradées en Régional 1 en début d’année, les Girondines ont remporté leur barrage face au FC Annecy, avec une victoire 4-1 à l’aller et 2-0 au retour. La gestion de la section féminine, qui reste sous l’égide de l’association des Girondins, pourrait également évoluer selon la suite des événements. En cas de validation du plan de Lopez, le club s’engage à continuer de soutenir financièrement la formation féminine à hauteur de 100 000 euros, en plus d’un soutien global de 400 000 euros à l’ensemble de l’association.
Une situation critique pour un club historique
Le sort des Girondins de Bordeaux reste suspendu à la décision des juges, qui devront statuer sur la viabilité du plan de continuation présenté par Gérard Lopez. La tension est palpable, et l’avenir du club, tant sur le plan sportif que financier, demeure incertain. La décision tombera dans les prochains jours, dans un contexte où la stabilité financière et la survie de cette institution du football français sont plus que jamais en jeu.









