France et Allemagne
Le rendez-vous de samedi est perçu comme un avant-goût de finale: la France et l’Allemagne s’affrontent en demi-finales à 13 heures, et la rencontre sera proposée en direct sur L’Équipe. Ces deux nations apparaissent comme les plus solides des Championnats d’Europe par équipes, surtout depuis que Truls Moregard a quitté le circuit et que la Suède n’est plus en mesure de viser le top du tableau. Après la nette victoire des Bleus face à la Belgique en quart de finale (3-0), Simon Gauzy résumait l’état d’esprit des Français: « Je suis 18e, et le moins fort des six ».
Du côté allemand, trois joueurs du top 15 mondial structurent le défi: Benedikt Duda (8e), Dang Qiu (14e) et Patrick Franziska (15e). Cette trio représente l’un des plus gros morceaux du menu pour l’équipe de France en Croatie, et un passage obligé pour viser l’or. Dang Qiu, champion d’Europe en 2022, rappelle que « Ces deux joueurs ont dominé l’Europe, nous essayons simplement de suivre leur voie ».
Alexis Lebrun, seul Français à n’avoir pas perdu un set en quatre rencontres, affirme que si l’objectif est d’être champions d’Europe, il faut affronter ces adversaires et que la demi-finale ne peut pas suffire: « Si on a envie d’être champions d’Europe, ce qui est le cas, il faut les jouer à un moment donné. Donc si on perd, entre une médaille bronze ou d’argent, je ne pense pas que cela nous change grand-chose. »
Jorg Rosskopf, entraîneur de la sélection allemande, rappelle que ses joueurs sont habitués à gagner et que viser uniquement la demi-finale serait insuffisant: « Mes joueurs sont habitués à gagner. Je ne peux pas leur dire que nous visons seulement la demi-finale ! »
Historiquement, l’Allemagne demeure une référence avec neuf titres européens par équipes depuis 2007, héritage de la génération Timo Boll et Dimitrij Ovtcharov. Dang Qiu confirme cette continuité: « Ces deux joueurs ont dominé l’Europe, nous essayons simplement de suivre leur voie ». Le coach de la Mannschaft, également médaillé sur la scène internationale, ajoute: « On a toujours la mentalité pour gagner, et à terme nous voulons remporter la compétition; mes joueurs sont habitués à gagner, et à jouer la finale, pas seulement la demi-finale ».
La Bundesliga est présentée comme le championnat domestique le plus prisé et professionnel, selon Jean-René Mounié, directeur de la haute performance à la FFTT. Il souligne que les clubs allemands bénéficient d’un budget et d’un cadre soutenus par des sponsors privés, ce qui influe sur la culture du sport et la stabilité des joueurs, contrairement à certaines structures plus modestes ailleurs.
Simon Gauzy a connu la pression des clubs allemands, notamment à Ochsenhausen de 2013 à 2025, et explique que le niveau d’exigence est élevé: « C’est très compliqué, parce que si on joue avec un peu moins d’énergie, on se fait cueillir, car il y a des tops 20, tops 30 dans chaque équipe. Mais au bout d’un moment, on s’adapte et on accepte l’excellence ». Cette exigence a aussi son revers: la préparation pour les Championnats d’Europe n’a pas été idéale, et Benedikt Duda a manqué une partie du stage pour un match.
La montée en puissance des Bleus est palpable: le nombre de licenciés et l’intérêt du public augmentent en France, tandis que l’Allemagne voit ses chiffres plus stationnaires. Les frères Lebrun jouent un rôle central dans la dynamique, et les Français ont désormais à cœur de dépasser les échecs passés, notamment les déceptions des Mondiaux et les confrontations récentes avec l’Allemagne. Le récit retient aussi les références aux épisodes difficiles remontant à 2010 et 2022, qui nourrissent l’envie de succès. Ce samedi après-midi, il s’agira de continuer à écrire l’histoire du ping français.
