Évolution des noms d'animaux : histoires et origines fascinantes

Évolution des noms d’animaux : histoires et origines fascinantes

Découvrez l'histoire étonnante des noms d'animaux et leur évolution à travers le temps, entre mythes et traditions françaises.

France

Une petite histoire des animaux qui ont changé de nom

Depuis la nuit des temps, les noms que nous attribuons aux animaux ont évolué au fil des siècles, souvent influencés par des langues, des mythes ou des usages populaires. Ces changements de dénomination reflètent non seulement l’histoire linguistique, mais aussi la perception que l’homme a eue de ces créatures à travers les âges. Découvrez quelques-unes de ces transformations étonnantes, entre étymologie et traditions françaises.

La girafe, anciennement le caméléopard

Le nom de la girafe, cet animal au long cou si caractéristique, trouve ses origines dans le latin cameloparda, composé de camelus (le chameau) et de leopardus. Ce terme évoque la ressemblance de l’animal avec un chameau, notamment par son cou allongé, et avec un léopard, par ses taches. Ce n’est qu’au XIIIe siècle que le mot « girafe » s’est imposé, emprunté à l’italien giraffa, lui-même dérivé de l’arabe zarafa.

De jacquet à écureuil

Le petit rongeur que nous connaissons aujourd’hui sous le nom d’écureuil doit son nom à la racine grecque skiouros, signifiant « qui fait de l’ombre avec sa queue ». Autrefois, il était appelé « jacquet », diminutif de « Jacques », en référence à sa petite taille. La célèbre expression « dès potron-jacquet », qui signifie « dès le matin », évoque en réalité le moment où l’écureuil montre son derrière, symbole de l’aube et de la matinée.

Le mouton, autrefois Robin

Le terme « robin », diminutif de Robert, a longtemps désigné le mouton dans le passé. Ce vocable, issu du gaulois multo, probablement pour « mâle châtré », ne s’est imposé qu’au XIIIe siècle. Curieusement, « robin » est aussi à l’origine de nos robinets, dont la forme évoque la tête de mouton stylisée que l’on retrouvait sur les tuyaux des fontaines médiévales.

Le renard, autrefois goupil

Le héros du « Roman de Renart », célèbre récit du XIIIe siècle, a permis à ce nom de supplanter celui de goupil, issu du latin vulpilem. Le récit opposait un renard rusé à un loup plus brutal, et c’est sous ce nom que l’animal a été popularisé, laissant derrière lui l’appellation plus ancienne.

Le lapin, de connil à lapin

Le mot « connil », dérivé du latin cuniculus, a longtemps été utilisé pour désigner le lapin. Cependant, en raison de blagues grivoises liées à ce terme, il a été peu à peu remplacé par « lapin », issu de « lapereau », désignant le petit de l’animal. Malgré cela, l’expression « chaud lapin » témoigne de l’aspect sensuel associé à cet animal dans la langue populaire.

Le loup, anciennement leu

Avant que le mot « loup » ne s’impose, la forme leu était couramment utilisée en français. Ce terme, influencé par la langue d’oc, est encore visible dans des expressions comme « à la queue leu leu » ou dans le nom de la commune Saint-Leu. La transition vers « loup » s’est opérée à partir du XVIe siècle.

L’hirondelle, d’aronde à hirondelle

Dans les années 1950, la voiture Aronde de la marque Simca portait un nom qui évoquait l’hirondelle, anciennement appelée « aronde » en occitan, dérivée du latin hironda. Aujourd’hui, le terme « hirondelle » a remplacé cette appellation dans le langage courant, mais « aronde » subsiste dans certains termes techniques liés à l’architecture ou la menuiserie.

Le castor, de bièvre à castor

Le nom de ce rongeur trouve ses racines dans un mot celte fiber, signifiant « brun », qui a donné le nom de la rivière Bièvre. Le terme « castor » apparaît plus tard, inspiré du héros mythologique, et signifie « celui qui brille », en référence aux sécrétions utilisées autrefois pour soigner certains maux féminins, associant ainsi l’animal à la protection des femmes.

La belette, de moustoile à belette

Longtemps considérée comme porte-malheur, la belette a vu son nom évoluer de « moustoile », qui signifiait « petite bête » ou « belle petite » en raison de sa mauvaise réputation. Ce changement de nom, répandu dans plusieurs langues européennes, visait à conjurer la malchance associée à cet animal réputé carnassier.

La poule, de géline à poule

Le terme « géline » dérive du latin gallus, signifiant « coq ». Cependant, à partir du XVIIIe siècle, le mot « poule » a remplacé cette appellation plus précise, même si ce dernier est moins spécifique puisqu’il désigne généralement le petit de l’animal, comme dans le cas du « poulain » pour le cheval.

La chauve-souris, de ratepenade à chauve-souris

Ce nom étrange, probablement emprunté à l’occitan, résulte d’un double mot : rata (souris) et penade (qui a des plumes ou des ailes). La chauve-souris, animal ailé et poilu, a ainsi hérité de cette appellation au XIIIe siècle, une référence à sa silhouette de souris ailée, sans lien avec la tapenade provençale.

Ces exemples illustrent la richesse et la diversité de l’histoire linguistique des noms d’animaux en français. Chacun d’eux témoigne des croyances, des usages et des influences culturelles qui ont façonné notre vocabulaire au fil des siècles.

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