L’équipe de France de rugby à XIII, avec l’objectif de décrocher un billet pour le Mondial 2026 en Australie, ne peut plus compter sur l’organisation hôte pour 2025 après l’annulation de cette édition pour des raisons budgétaires. Le cadre est posé: les Bleus doivent franchir un hurdle décisif face à la Jamaïque lors de la rencontre d’Albi, samedi à 15h30, afin de gagner leur place dans le tournoi mondial. Le chemin reste ardu puisque la dernière place du groupe sera disputée entre les Îles Cook et l’Afrique du Sud le 9 novembre.
Après avoir humilié l’Ukraine 74-8 puis battu le pays de Galles 48-6 pour remporter le Challenge européen en octobre 2024, la France aborde ce choc face au leader de la zone Amérique avec l’ambition de figurer parmi les huit équipes directement qualifiées pour l’Australie. La formation tricolore vise à préserver sa dynamique et à valider son ticket dans ce cadre restreint du Mondial 2026.
« Tout le monde pense au film Rasta Rockett, avec des Jamaïcains qui sortent de chez eux et font un autre sport, mais ils disposent d’un Championnat national, » prévient le sélectionneur Laurent Frayssinous. « Et l’autre particularité, c’est qu’il y a une forte diaspora jamaïcaine en Angleterre et que les meilleurs évoluent en Super League et en Championship. »
« Il ne faut pas les prendre à la légère ni surjouer. On peut les surpasser individuellement, mais c’est collectivement qu’il faut être très bons pour gagner », insiste Julian Bousquet, pilier de l’équipe. L’arrière Arthur Mourgue, resident récent des Canaries du Hull KR en Super League, ajoute: « Je ne sais pas s’ils sont nombreux à être nés dans le pays. »
Les adversaires disposent d’éducations et d’expériences variées, avec des joueurs comme Kieran Rush (talonneur, Huddersfield), Ben Jones-Bishop (arrière, York) ou Ajahni Wallace (de Toulouse), qui ont l’habitude du haut niveau. « Ça sera une équipe de qualité et il ne faut pas les sous-estimer », résume Frayssinous, évoquant le fait que, lors de leur dernière Coupe du monde, les Jamaïcains ont tenu en échec certains géants malgré des résultats globaux en leur défaveur.
Pour préparer au mieux cette rencontre, la France, qui dispute peu de matches internationaux, s’est réunie trois jours à Londres la semaine dernière pour un entraînement dirigé face à l’Australie, meilleure nation mondiale à l’époque. Mardi, Ugo Mola, manager du Stade Toulousain, accompagné de Clément Poitrenaud (arrières) et Laurent Thuéry (défense), a assisté à l’entraînement du XIII de France avant de remettre les maillots vendredi soir. Les Bleus ont conclu leur préparation par un match d’entraînement contre Albi.

« On est prêts », assure Mourgue, convaincu que ce rendez-vous peut remettre le XIII sur le devant de la scène française. « C’est l’occasion de rallumer la lumière sur ce sport en France. Au-delà de la victoire, on vise un match référence pour faire progresser l’équipe de France », précise-t-il. Le rôle des dirigeants est également crucial: Dominique Baloup, président de la Fédération française de rugby à XIII, affirme qu’imaginer une Coupe du monde sans la France serait un véritable drame pour le XIII national.
« Je n’imagine absolument pas une Coupe du monde sans l’équipe de France », insiste Baloup, qui rappelle le besoin d’une synergie mondiale pour développer le rugby à XIII en Europe du Nord et promettre un chemin de progression, avec une éventuelle Super League à la française vers 2030. Le XV de France XIII s’appuie sur une colonne de cadres issus des Dragons Catalans — Benjamin Garcia, Théo Fages, Julian Bousquet et Arthur Mourgue — et sur deux jeunes talents venus de l’hémisphère sud, Louis Grossemy (22 ans, réserve des Canterbury Bulldogs) et Enzo Griffier (20 ans, meneur des moins de 21 ans des Sydney Roosters). Entre expérience et jeunesse, les ingrédients semblent réunis pour que la fête soit au rendez-vous et que le ticket pour l’Australie soit validé.








