
Enquête sur la Mafia des Ultras à Milan : Billets et Violence
Une enquête révèle la vente illégale de billets et l'infiltration mafieuse dans le football à Milan.
L’enquête menée par le parquet anti-mafia de Milan met en lumière les sombres pratiques qui gangrènent les tribunes de football de la ville. Les supporters ultras des clubs emblématiques, l’Inter et l’AC Milan, sont dans le viseur des autorités, révélant des cas de violence et de trafic de billets.
Arrestations et revente illégale de billets
À la suite de cette enquête, 16 personnes ont été arrêtées et trois autres se trouvent sous assignation à résidence. L’une des principales accusations concerne la revente illégale de billets. En effet, des quotas de tickets, destinés aux groupes ultras dans les virages des stades, sont revendus au marché noir à des prix exorbitants. Par exemple, lors de la finale de la Ligue des champions entre l’Inter et Manchester City en 2023, des billets au prix nominal de 80 euros ont été proposés à la revente à des tarifs oscillant entre 600 et 800 euros. L’un des chefs ultras aurait même fait pression sur l’entraîneur Simone Inzaghi pour obtenir une augmentation du nombre de tickets.
Des activités criminelles variées
D’autres activités illégales se révèlent également, notamment des opérations liées à la drogue et à l’extorsion. Un gestionnaire de parking a confié aux enquêteurs qu’il était contraint de payer 4 000 euros par mois aux ultras pour pouvoir exercer son activité.
Soupçons d’infiltration mafieuse
Le climat est d’autant plus préoccupant compte tenu des assassinats récents dans le milieu des ultras de l’Inter. En 2022, une première victime se vantait de ses revenus mensuels de 80 000 euros, selon des écoutes révélées à l’époque. La dernière victime, tuée par un autre ultra, était un membre de la N’Dranghetta, la mafia calabraise. Actuellement, deux hommes liés aux ultras sont sous suspicion d’association de malfaiteurs, ce qui soulève des inquiétudes quant à l’infiltration de la criminalité organisée dans le football.
Implications pour les clubs
Les dirigeants des clubs ne sont pas épargnés, car une des questions majeures de cette enquête est de savoir dans quelle mesure ils étaient au courant de ces activités illégales. Les procureurs évoquent des « rapports toxiques » entre le club de l’Inter et les ultras, laissant peu de place au doute sur la complicité tacite. Cette situation pourrait entraîner une surveillance accrue des clubs par les autorités, avec la nomination potentielle d’un commissaire spécial pour réguler leurs finances et leurs rapports avec les groupes ultras.
Cette enquête révèle non seulement les pratiques illégales entourant le football à Milan, mais aussi le besoin urgent d’une réforme dans la gestion des clubs de football face à la montée de la criminalité organisée.