Le tribunal correctionnel de Paris a mis le jugement en délibéré au 30 janvier 2026 après une audience qui a duré près de cinq heures. Didier Deschamps et Daniel Riolo étaient présents lors de l’audience, qui s’est tenue en fin de semaine. Le délibéré porte sur une affaire de diffamation déposée par Deschamps contre Riolo, au sujet de propos tenus dans l’émission l’After Foot sur RMC. Le parquet a requis une condamnation, tandis que Riolo a expliqué que ses propos relevaient de l’opinion et non d’une accusation factuelle.
Riolo a défendu le cadre de son propos en affirmant que l’émission était un espace d’opinion et que son travail consistait à commenter des sujets liés au football. Il a soutenu ne pas viser Deschamps personnellement et a rappelé le cadre journalistique de ses interventions. Pour le parquet, les propos retenus constituaient des éléments diffamatoires qui auraient dû être étayés. Le journaliste a répété qu’il s’exprimait dans un cadre éditorial et que ses propos relevaient d’un commentaire plutôt que d’une accusation directe.
En janvier 2023, Riolo avait accusé Deschamps d’être menteur sur la gravité de la blessure de Benzema lors du Mondial 2022. Benzema avait dû quitter le groupe à l’ouverture du Mondial, avant de reprendre l’entraînement mi-décembre, ce qui avait relancé les discussions sur l’évolution de son état. Riolo a déclaré que le médecin consulté lui avait indiqué que Benzema aurait pu jouer, ce qui, selon lui, démontrait qu’il faisait correctement son travail. Selon lui, ses remarques touchaient moins Didier Deschamps en tant que personne que les tensions autour de la relation entre Deschamps et Benzema.
Au cours des témoignages, le médecin de l’équipe de France, Frank Le Gall, a défendu son diagnostic et précisé certains éléments du cas Benzema. L’officier de sécurité Mohamed Sanhadji a affirmé que le départ de Benzema s’était effectué selon les règles en vigueur. Deschamps a pour sa part défendu sa version des faits et rappelé son attitude professionnelle face à la presse, indiquant qu’il acceptait l’analyse tant qu’elle restait fondée sur le respect des valeurs et de l’honnêteté. Il a aussi évoqué avoir reçu des menaces accrues après ce départ.
Le procureur a demandé la condamnation de Riolo, regrettant que l’enquête n’ait pas été pleinement menée et estimant que certains propos avaient été jetés en pâture aux auditeurs. Deschamps réclame symboliquement un euro en réparation du préjudice moral. L’affaire comprenait également des allusions à des affaires de football perçues comme des accusations générales contre Deschamps, liées à des accusations de corruption et de dopage, sans viser directement le sélectionneur. Riolo s’est défendu en précisant qu’il s’exprimait sur un cadre général et qu’il n’avait pas ciblé Deschamps dans une affaire précise.









