L’été semble se débattre entre une fin incertaine en août et une possible prolongation jusqu’en octobre, tandis que le climat politique et social s’enflamme autour de nous. Dans ce contexte mouvant, Didier Deschamps dispose de peu de marge pour maîtriser les imprévus, et les nuages qui s’accumulent à Clairefontaine peinent à se dissiper. Tout s’est accéléré ces derniers jours après les blessures survenues chez deux cadres de l’équipe de France lors d’une victoire en Ukraine, puis les tensions qui ont éclaté avec le club du PSG concernant le bilan physique des joueurs.
« Le PSG n’est pas notre adversaire, cela n’a jamais été le cas. Les clubs ne le seront jamais non plus, même si nos intérêts divergent, et cela reste normal », a répété le sélectionneur lors d’une conférence de presse. Après l’incident, Deschamps a simplement déclaré être déçu pour Ousmane Dembélé et Désiré Doué, qui manqueraient le prochain rendez-vous, tout en affirmant que l’équipe nationale agit avec professionnalisme et en prenant en compte le ressenti des joueurs. « Notre seul adversaire, c’est l’Islande », a-t-il rappelé, alors qu’il s’apprête à diriger son 170e match à la tête des Bleus, face à l’Islande au Parc des Princes, véritable antre du PSG.
Entre clubs et joueurs : le dilemme du sélectionneur
La situation illustre une fois de plus le délicat équilibre que Deschamps doit maintenir entre les exigences des clubs et celles des joueurs appelés en sélection. Ce n’est pas la première fois qu’il se retrouve pris entre deux feux. En 2018 déjà, il avait dû jongler avec Chelsea et Frank Lampard autour de N’Golo Kanté, puis, en 2019, avec le Bayern Munich à propos de Lucas Hernandez. Les clubs européens disposent de calendriers chargés et d’obligations de résultats, mais ils savent aussi que la sélection peut offrir une exposition et des opportunités précieuses à leurs joueurs. De leur côté, les Bleus ont aussi leurs propres impératifs et une logique de groupe qui doit primer. Depuis 14 ans, Deschamps s’efforce de rendre cette dynamique cohérente et de préserver l’harmonie du collectif.
Convaincre Ousmane Dembélé et Désiré Doué, prometteurs respectivement pour le Ballon d’Or et le trophée Kopa, de débuter ces qualifications dans les meilleures conditions était logique. La réalité des blessures et de la fatigue accumulée après une saison longue peut cependant fragiliser même les talents les plus étincelants. Le capitaine Kylian Mbappé n’a pas manqué de souligner, la semaine dernière, les signes d’un calendrier peut-être trop chargé pour certains internationaux.
Dans ce contexte, l’approche de Deschamps cherche à préserver une cohésion de groupe autant que possible. Il cultive l’idée que la sélection doit rester un espace sûr où les joueurs peuvent retrouver de la sérénité en dehors des tensions extérieures. Cette loyauté envers son groupe et cette gestion mesurée des tensions contribuent à construire une osmose qui peut s’avérer décisive sur le chemin des compétitions à venir.
Rester maître du récit et des choix, c’est aussi pouvoir rappeler que la meilleure voie pour éviter les blessures et les affrontements avec les clubs est parfois simple: terminer en tête du groupe de qualification et éviter les barrages. Après la victoire en Ukraine, une victoire face à l’Islande placerait les Bleus sur une trajectoire favorable. Il restera ensuite à trouver les compromis qui permettront de repartir sur de bonnes bases avec le PSG et les autres clubs, lorsque le moment sera venu.
Dans l’ensemble, Deschamps poursuit son travail d’harmonisation du groupe France, en privilégiant une approche qui préserve l’unité et la concentration des cadres. Cette dynamique, façonnée par des années de management et de loyauté, demeure au cœur des enjeux actuels de l’équipe de France, alors qu’elle se projette vers les échéances à venir et vers une Coupe du Monde à préparer avec prudence et ambition.










