Sur le terrain, la qualification est acquise: les Bleus disputeront le Mondial 2026. En coulisses, le président de la FFF, Philippe Diallo, mène plusieurs dossiers et a confirmé, après l’adoption d’un budget historique de 300 millions d’euros pour la saison 2025-2026, que l’année qui s’ouvre sera chargée de chantiers stratégiques.
Coupe du monde 2026 : tournée américaine en mars
Après avoir salué le parcours positif des Bleus qualifiés pour l’huitième fois d’affilée et souligné le travail de formation, Diallo a précisé les prochaines étapes. La première consiste à fixer un camp de base pour l’équipe de France après le tirage au sort prévu le 5 décembre, qui déterminera les adversaires et les stades où l’équipe jouera. Une partie du staff partira en repérage avant ce tirage.
Un déplacement aux États‑Unis est planifié en mars pour l’ensemble de la délégation, avec deux rencontres amicales envisagées contre la Colombie en Floride et le Brésil à Boston, même si ce programme n’est pas définitivement acté. Le Brésil est tête de série et ne devrait donc pas figurer en poule; la Colombie pourrait être un adversaire, selon les avancées des discussions. L’objectif est surtout de « respirer cet air américain » avant l’annonce de la liste en mai et la préparation qui suivra.
Des matches de préparation en France en juin
En revanche, les matches de préparation de juin auront bien lieu dans l’Hexagone. Pour la Coupe du monde, il est important de conserver ce lien avec les Français, mais les adversaires et les lieux ne seront pas nécessairement au Stade de France, celui-ci étant indisponible à cause de concerts prévus à ce moment-là.
Le retour au Stade de France: planning encore flou
Depuis mars 2025 et un match contre la Croatie, les Bleus n’ont plus joué au Stade de France. La concession de l’enceinte a changé de mains et la FFF négocie avec les nouveaux gestionnaires, GL Events, ce qui explique que les Bleus aient reçu trois fois au Parc des Princes cet automne. Diallo indique que les parties se sont mises d’accord et que l’étape suivante sera la contractualisation; après le rugby, le football retrouvera son écrin. Des travaux sont prévus jusqu’en 2030, et leur phasage pourrait influencer la localisation des matchs.
À partir de 2030, l’objectif est que l’équipe de France dispute six matches sur deux saisons au Stade de France, plus les finales de Coupe de France, avec la possibilité d’en programmer quatre une année et deux l’autre. Cela permettrait aussi d’organiser deux ou trois rencontres annuelles en région. Le président rappelle que le précédent contrat voyait les Bleus jouer au Stade de France à perte; le nouvel accord est présenté comme durable sur trente ans, tout en prévoyant d’éventuelles sorties anticipées. Il a toutefois ajouté qu’il n’est pas possible de fixer une date précise de retour tant que l’état réel des travaux et leur calendrier restent incertains.
Feu vert pour la Ligue 3 et options pour la finale de la Coupe de France
Le dossier du Stade de France ne se limite pas aux Bleus. Le 23 mai 2026, la FFF veut y organiser la finale de la Coupe de France, mais cela pourrait dépendre des travaux du Grand Paris qui doivent débuter le même jour. Diallo estime que ce dossier n’est pas encore bouclé et appelle à ce que les travaux puissent démarrer après la finale, faute de quoi la finale serait délocalisée dans un stade régional tout en préservant l’équité sportive.
Face à l’incertitude, la France se prépare aussi à l’échéance de l’appel d’offres des droits TV de la Coupe de France, dont le résultat est attendu le 9 décembre. Diallo rappelle l’importance de ce marché, qui doit permettre de financer le football français. Par ailleurs, l’essor de la Ligue 3 est en bonne voie et doit être lancé dès la saison 2026-2027, après une phase d’élaboration du format et des textes lors de l’assemblée fédérale.
Réforme de la gouvernance du football: début 2026
En mai 2025, Diallo a lancé un projet de réforme de la gouvernance du football français visant à remplacer la Ligue de Football Professionnel par une société commerciale dont les clubs seraient actionnaires, avec un rôle de contrôle réservé à la FFF. Le modèle s’inspire du système anglais et est présenté comme nécessaire pour moderniser le football, sans abandonner les instances actuelles.
« Ce serait une société de clubs avec des directeurs nommés ou révoqués par les clubs. Il n’y aurait plus de président élu ni de conseil d’administration. Il faut encore déterminer la place des familles du foot (joueurs, entraîneurs et arbitres) dans la future structure. » a déclaré Diallo à Franceinfo: sport. Il a ajouté avoir réuni toutes les parties prenantes et constaté une volonté commune de réformer sur la base d’une fédération et d’une société de clubs dirigés par des personnes indépendantes.
Il précise que la ministre des Sports a cité ce texte comme une priorité et que la loi Jo 2030 pourrait être la première à être présentée avant celle sur la gouvernance du football, au début de 2026. Le texte doit permettre au football de régler des sujets comme le droit de veto de la FFF, le calendrier de dissolution de la LFP après promulgation et l’évolution des droits et actifs immobiliers de la LFP. Autre sujet de friction avec certains clubs: l’inscription dans le projet de loi d’une obligation pour les clubs de libérer leurs joueurs pour les JO, une disposition dont la mise en œuvre est espérée à partir de 2026-2027.









