Son sourire demeure. Mardi matin, emmitouflé, Ousmane Dembélé partageait sa bonne humeur au milieu de ses équipiers. Le Ballon d’Or 2025 savoure son retour après deux matches. Très attendu contre le Bayern Munich dans une semaine, le champion du monde (28 ans) cherche encore ses meilleures sensations. Pour lui, l’enjeu est plus lointain, avec au printemps les matches brûlants de la Ligue des champions et, l’été prochain, la probable Coupe du monde avec les Bleus, aux États-Unis.
Comment Paris le gère-t-il ?
Quarante-six jours se sont écoulés entre sa blessure face à l’Ukraine (5 septembre) et son retour sur le terrain à Leverkusen (21 octobre). Le PSG a laissé un peu moins de sept semaines à Dembélé pour retrouver ses aptitudes athlétiques, un délai long et volontaire, dicté par une politique de précaution après une saison longue de 65 matches et sans préparation.
À Aspetar, pour sa récupération, le Ballon d’Or s’était fixé comme reprise le match contre Strasbourg (3-3, le 17 octobre). Luis Enrique et le staff médical/performance ont décalé ce come-back de quelques jours pour coller à une approche mesurée. L’équipe suit de près les datas et les standards de l’attaquant, et Dembélé est suivi différemment depuis son arrivée à l’été 2023 par Jean-Baptiste Duault, physio du PSG depuis quatre ans et désormais salarié du club.
Rafel Pol, adjoint de Luis Enrique, assure l’interface avec le spécialiste et nourrit la réflexion autour de « Dembouz ». « Nous n’avons pas de précipitation. On veut y aller avec tranquillité. Il se sent très bien et c’est la chose que nous cherchons. Après, il faut savoir gérer ça. Avec de la normalité, il sera à 100 % très vite », précisait le technicien parisien.
Quant à une titularisation dès ce mercredi soir à Lorient, le PSG entend, dans tous les cas, planifier un retour progressif. Hors terrain, le tumulte médiatico-commercial s’est estompé. Dembélé est un joueur sollicité, mais dans des proportions proches de celles de la période précédente. Il y a une volonté assumée chez Luis Enrique d’éloigner cette séquence : « Le Ballon d’Or, c’est fini. Vous valorisez cela, mais ça n’importe en rien. Moi, je suis content de retrouver son énergie, sa personne », expliquait l’entraîneur espagnol en marge du match contre Leverkusen.
Comment se sent-il ?
Vingt-sept minutes face à Leverkusen, vingt-trois à Brest samedi dernier (3-0) : en moins d’une heure, Dembélé n’a pas encore retrouvé 100 % de ses aptitudes physiques. Il ne dégage pas aujourd’hui la même impression de puissance qu’un Désiré Doué, absent moins longtemps. « Dembouz » sait qu’il lui faudra encore du temps pour affiner sa condition, tout comme ses repères techniques.
Son retour, ponctué par son but en Allemagne, a été marqué par une volonté de se reconnecter aux animations de son équipe et de retrouver — avec peu de réussite en l’état — ses repères dans ses frappes. Dans le vestiaire, face au staff ou ses coéquipiers, Dembélé est un homme inchangé. Fidèle à ce qu’il est : un personnage facétieux, à l’énergie communicative, et avec l’ambition, par ses courses défensives, de montrer l’exemple. « Il a digéré cette période », explique-t-on dans son entourage.
Comment les Bleus vont-ils le gérer lors du prochain rassemblement ?
Ce sera, sans aucun doute, l’un des rassemblements les plus surveillés de ces derniers mois. Après les affaires Dembélé-Doué en septembre puis Barcola en octobre, le staff de l’équipe de France se sait particulièrement attendu sur la gestion des joueurs parisiens.
Le 6 novembre, au moment de la liste, Didier Deschamps, au-delà de Doué, sélectionnera Dembélé. « S’il joue, il est sélectionnable », précise-t-on dans l’entourage des Bleus. A fortiori pour un stage décisif pour la qualification à la Coupe du Monde. Il n’a pas échappé au sélectionneur qu’un succès contre l’Ukraine suffirait à valider son ticket pour le tournoi. Et le deuxième match, en Azerbaïdjan, pourrait être l’occasion de faire jouer des doublures et donc de ne pas solliciter le Parisien.
Il conviendra par ailleurs d’analyser les nouveaux équilibres dans le vestiaire des Bleus. Dembélé, depuis son Ballon d’Or, est resté le même avec ses coéquipiers — chambrages intenses sur les groupes WhatsApp — mais une telle distinction lui confère nécessairement une place différente.









