La défaite cuisante de l’Écosse 3-0 face à la Grèce dimanche dernier a laissé le camp écossais dans une profonde division. John McGinn, milieu de terrain et capitaine d’Aston Villa, n’a pas mâché ses mots en qualifiant cette soirée d’« embarrassante ». Une réaction qui, malgré le refus surprenant de l’entraîneur Steve Clarke d’employer un tel terme, reflète parfaitement la réalité du match.
Un revers humiliant et une réaction ambivalente
Après avoir perdu un avantage acquis lors du match aller (1-0), l’Écosse a laissé filer une occasion en or de renforcer sa position avant les qualifications pour la Coupe du monde. Steve Clarke, en réponse au commentaire cinglant de McGinn, a préféré adopter une posture plus mesurée, refusant d’utiliser des mots aussi forts. Pourtant, sur le terrain de Hampden, rien n’a pu masquer la gravité du fiasco. Le technicien a reconnu qu’il devra se remettre en question après cette déroute. Un aveu nécessaire après un retour en arrière inquiétant vers des erreurs du passé.
Les choix tactiques qui interrogent
Un positionnement défensif contesté
L’un des grands sujets de débat concerne la sélection de Tony Ralston au poste de latéral droit. Bien qu’il ait admirablement répondu présent à l’Euro 2021 en l’absence d’Aaron Hickey et Nathan Patterson, Ralston demeure un remplaçant chez Celtic. Alors qu’Aaron Hickey est toujours blessé, Steve Clarke aurait pu envisager Max Johnston, capitaine du Sturm Graz, qui s’affirme comme un joueur régulier en Bundesliga autrichienne et en Ligue des champions. Ce choix soulève des questions quant à la volonté de faire évoluer l’équipe avec des joueurs qui accumulent du temps de jeu en club.
Une charnière centrale qui manque de rythme
Le cas de la défense centrale est encore plus préoccupant. Grant Hanley, pilier écossais, a été peu utilisé cette saison avec son club de Birmingham en troisième division anglaise, totalisant seulement 42 minutes en huit matchs. À l’inverse, Scott McKenna évolue en Liga, où il affronte régulièrement des attaquants de calibre mondial tels que Mbappé ou Lewandowski. Malgré cela, Clarke a fait preuve d’une loyauté qui semble malheureusement contre-productive, privant l’équipe d’un joueur au rythme bien plus élevé.
Des choix au milieu de terrain et en attaque qui posent problème
Une gestion du milieu difficile
Le secteur médian regorge de talents en Écosse, et pourtant, Clarke a opté pour des options qui laissent perplexe. L’expulsion de Ryan Christie au match aller n’avait pas empêché Kenny McLean de tenir la ligne médiane avec succès à Piraeus. Cependant, au retour, c’est Lewis Ferguson, capitaine de Bologne et joueur surveillé par des clubs majeurs comme la Juventus et l’Inter Milan, qui a été écarté au profit de McLean. De plus, Christie a été repositionné sur une aile qui ne correspond plus à son rôle habituelle en club, ce qui a vraisemblablement limité son influence.
Un secteur offensif en quête de solutions
L’image du match reste la tentative désespérée de Steve Clarke d’insuffler du sang neuf en attaque avec l’entrée de jeunes joueurs comme Tommy Conway et James Wilson aux côtés de George Hirst. Cette initiative illustre les difficultés écossaises à trouver de vrais finisseurs. Depuis sa prise de fonction en 2019, Clarke a cherché en vain une solution pérenne en pointe, passant d’Eamonn Brophy à des joueurs comme Lyndon Dykes ou Che Adams, sans parvenir à stabiliser un front offensif performant. Cette situation souligne l’urgence de solutions concrètes en attaque.
Un encadrement technique à réévaluer
Les difficultés rencontrées par l’équipe écossaise à tirer parti de ses talents posent aussi la question du staff technique. L’adjoint historique John Carver a quitté ses fonctions pour se consacrer à un poste en Pologne, laissant un vide à combler. Alan Irvine a récemment été intégré pour apporter de nouvelles idées, notamment dans le domaine offensif. Ancien ailier avec un passé à Crystal Palace dans les années 1980, sa référence semble lointaine pour une génération actuelle de joueurs qui évoluerait plutôt avec un coach ayant une expérience plus récente du football moderne.
Avec une équipe bourrée de potentiel, Clarke se doit de s’entourer d’un staff capable de dynamiser l’effectif et de tirer le meilleur de chacun. Après 65 matchs à la tête des Tartan Army, les ajustements deviennent indispensables pour sortir de cette spirale négative.









