Darmanin menace de quitter le gouvernement sur le port du voile dans le sport

Gérald Darmanin, le garde des Sceaux, a exprimé de vives inquiétudes concernant le port du voile dans le domaine sportif, menaçant de quitter le gouvernement si celui-ci venait à accepter cette pratique dans les compétitions. Lors d’une déclaration marquante faite le 18 mars, il a affirmé : « Si on veut laisser Le Pen seule à défendre la laïcité, on ne peut pas s’y prendre mieux. Donc, si le gouvernement est favorable au port du voile dans les instances sportives, on aura un sujet de participation ».

Darmanin a insisté sur son désaccord avec toute initiative gouvernementale susceptible de remettre en question l’interdiction du voile dans le sport : « On ne peut pas rester dans un gouvernement qui cède sur ces questions-là. Je ne participe pas à ça ». Bien que l’entourage de Darmanin ait précisé qu’il n’y avait pas de chantage à la démission, sa position ferme sur le sujet est bien établie.

Les propos polémiques de Marie Barsacq

Ce débat a été exacerbé par les récentes déclarations de Marie Barsacq, la ministre des Sports, qui a semblé contredire la position de Darmanin. Lors d’une audition à l’Assemblée nationale le 12 mars, elle a mis en garde contre les « confusions » et les « amalgames » autour du port du voile, affirmant que « le port du voile, ce n’est pas de l’entrisme ».

Cette prise de position s’oppose à une proposition de loi des Républicains visant à interdire le voile dans les compétitions sportives, laquelle a été adoptée au Sénat le 18 février avec le soutien du ministre de l’Intérieur, François-Noël Buffet. Le texte doit désormais être discuté à l’Assemblée nationale.

Réactions gouvernementales

Suite aux remarques de Marie Barsacq, plusieurs membres du gouvernement ont exprimé des désaccords. Gérald Darmanin et Bruno Retailleau ont critiqué ses propos, tandis que d’autres, comme la ministre de l’Education nationale Elisabeth Borne, ont temporairement soutenu sa position. Borne a déclaré sur franceinfo que c’était « la responsabilité des fédérations de définir leur règlement intérieur », sous-entendant que la décision revenait aux instances sportives.