France
Samedi dernier, le Vélodrome du Betbèze accueillait un championnat Masters piste regroupant les régions Nouvelle-Aquitaine et Occitanie, organisé par la Fédération française de Cyclisme et son Comité départemental. Vingt-deux athlètes issus de toutes catégories ont pris part à cette compétition. La piste, fraîchement rénovée par la Communauté de communes du Confluent et des Coteaux de Prayssas, a servi d’écrin à l’événement.
À Damazan, une stèle dédiée à Lucien Michard a été dévoilée lors de la cérémonie qui a suivi les courses. Né en 1903 à Épinay-sur-Seine, il a été frappé à 13 ans par une méningite cérébrospinale et a frôlé la mort avant de se voir prescrire la pratique d’un sport. Il a rejoint le club vélocipédique dionysien à Saint-Denis et s’est entraîné au Parc des Princes ou au vélodrome de Vincennes. Débutant en amateur en 1921, il a rapidement remporté plusieurs victoires et, en 1922, à 19 ans, il a remporté le championnat de France couplé au Grand Prix de Paris; en 1923, le championnat de France de vitesse juniors et le championnat du monde amateur. Il est médaille d’or aux Jeux Olympiques de Paris en 1924 à l’épreuve de vitesse.
Il passe professionnel en 1925 et enchaîne les titres nationaux et internationaux. Parmi ses victoires figurent quatre titres mondiaux de vitesse sur piste obtenus entre 1927 et 1930, six titres de champion de France et cinq victoires au Grand Prix de Paris. Son palmarès a marqué durablement l’histoire du cyclisme sur piste.
Damazan est devenu son terreau d’accueil. Après de nombreuses apparitions sur l’anneau damazanais, Michard a tissé des liens forts et il ne manquait jamais un rendez-vous sportif, inspirant une génération de champions. Il a pris sa retraite en 1939 et a fondé sa propre marque de cycles. Installé ensuite dans le Lot-et-Garonne, il vit d’abord en location à Damazan, puis achète le château de Bouët à Saint-Léon, où il devient viticulteur, y crée un élevage de poussins et ouvre une mercerie pour sa femme, place Armand Fallières. En 1978, il vend le château et s’établit à Aiguillon, où il décède en 1985 et est inhumé au cimetière de Saint-Léon.
Avant la révélation de la stèle, le maire de Damazan, Michel Serena, le président de l’Intercommunalité, José Armand, et le conteur local Jacques Laujol ont évoqué le parcours et la vie discrète de ce grand champion. L’œuvre, réalisée par la ferronnière Solenne Huet, perpétue la mémoire de Lucien Michard dans ce vélodrome qu’il fréquentait assidûment et qui a contribué à son essor. Après les distinctions du championnat Masters piste, l’ensemble des sportifs présents a été réuni sur le podium. La journée s’est terminée par un moment convivial, organisé en partenariat entre les services Action sociale et Interventions techniques de la Communauté de communes, les communes de Damazan, Saint-Léon et Aiguillon, la Fédération française de Cyclisme, son Comité départemental et les Raconteurs de pays locaux.
