D’Albert Rust à Mateta : quand débuter chez les Bleus se fait tardivement

D’Albert Rust à Mateta : quand débuter chez les Bleus se fait tardivement

Albert Rust demeure le plus vieux débutant des Bleus à 32 ans et 8 mois; Mateta, à plus de 28 ans, reste une exception moderne, loin des débuts précoces habituels.

France

Une première sélection, véritable début tardif chez les Bleus, peut n’être accordée qu’aux très bons joueurs et elle est souvent perçue comme une récompense arrachée au crépuscule. Bien avant Jean-Philippe Mateta et même après d’autres cas similaires, les vétérans qui entrent tardivement en Bleu ont fréquemment bénéficié de circonstances particulières. Le plus âgé demeure Albert Rust, alors gardien de Sochaux, qui est entré sur le banc pour remplacer Joël Bats et a disputé le match pour la troisième place de la Coupe du monde 1986 contre la Belgique à Puebla, après que Henri Michel avait aligné quatre titulaires de la demi-finale perdue trois jours plus tôt.

Rust, qui avait déjà connu la concurrence de Joël Bat(s) lors de leurs années à Sochaux, aurait débuté dès février 1986 face à l’Irlande du Nord, mais il avait été blessé. La demi-finale perdue était le seul scénario qui lui permettait de jouer, et il était resté sur le terrain pendant au moins deux heures. Bats ayant annoncé qu’il poursuivait sa carrière internationale, Rust avait cessé la sienne, d’autant que Bruno Martini arrivait.

Le gardien Albert Rust a connu son unique sélection avec les Bleus lors du match pour la 3e place de la Coupe du monde 1986 (4-2 a.p. face à la Belgique).
Albert Rust lors de la Coupe du monde 1986

Le deuxième débutant le plus ancien, Gérard Farison, fixa le cadre de sa première et unique sélection contre la Pologne (2-0), à Lens, en avril 1976: « Si c’est pour prouver ma valeur, tant mieux. Si c’est pour me faire une fleur parce que j’étais le seul professionnel de l’AS Saint-Étienne à n’avoir pas été international, peu m’importe. » Ce printemps-là, Michel Hidalgo avait plutôt privilégié les espoirs qui disputaient un quart de finale de Championnat d’Europe à Moscou, renforcée de Marius Trésor, Henri Michel et Christian Lopez, qui avaient vécu un cauchemar dans l’élimination (2-1, 1-2, 4-2 t.a.b.). Pour Farison, enfant du Forez, qui avait signé son premier contrat pro à 26 ans et n’avait jamais connu la moindre sélection en jeunes, cette cape à 32 ans et un mois avait été un cadeau et un hommage.

Jurietti, le Bleu le plus furtif avec Rust et Farison, figure parmi les deux autres débutants les plus tardifs depuis cinquante ans: Lionel Charbonnier et Franck Jurietti. Le gardien d’Auxerre avait 30 ans et 7 mois lorsqu’il affronta l’Italie (2-2) au tournoi de France, en juin 1997; il ne rejoua plus ensuite et, lassé de son statut, quitta même la sélection en octobre 1998, à Clairefontaine. L’histoire de Jurietti est bien connue: à 30 ans et 6 mois, il fut l’international français le plus furtif de l’histoire grâce à cinq secondes arrachées pendant le temps additionnel de France-Chypre (4-0), en octobre 2005, qui qualifiera les Bleus pour la Coupe du monde 2006. Après ce triomphe, et la confirmation du qualificatif, Jurietti avait demandé à Raymond Domenech d’obtenir sa cape peu après Wiltord.

Le dernier débutant trentenaire en date reste Steve Savidan, qui avait 30 ans et 4 mois lorsqu’il entra à la mi-temps contre l’Uruguay (0-0), en novembre 2008, huit mois avant d’être contraint de mettre fin à sa carrière pour des raisons cardiaques. Rust, Farison, Charbonnier, Jurietti et Savidan n’ont connu qu’une seule sélection: pour avoir une chance de revenir, il vaut mieux commencer plus tôt, comme Mateta, à 28 ans.

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