Critérium de Quillan : l'histoire d'une course mythique et ses grands moments

Critérium de Quillan : l’histoire d’une course mythique et ses grands moments

Revivez l'histoire du Critérium de Quillan, une course cycliste emblématique en France, et ses grands moments avec Bernard Hinault.

France

Critérium de Quillan : l’histoire d’une course mythique et ses grands moments

À l’occasion du 80e Critérium de Quillan, prévu ce vendredi 15 août, les mémoires de cette course cycliste reviennent sur ses temps forts. Bernard Hinault, dernier Français à avoir remporté le Tour de France en 1985, n’a jamais réussi à s’imposer à Quillan. Arrivé dans l’Aude après sa première victoire sur la Grande Boucle en 1978 et après son titre de champion du monde en 1981, il a tenté à plusieurs reprises sa chance dans ce rendez‑vous emblématique du calendrier hexagonal.

Une arrivée orchestrée en 1978

Fort du maillot jaune acquis sur le Tour de France 1978 et du prestige du titre mondial conquis en 1981, Hinault se présente à Quillan avec presque toute son équipe Renault‑Gitane. Il demande même le décalage du jour de la course afin de l’organiser à sa guise. Autour de lui, ses coéquipiers – Jacques Bossis, Gilbert Chaumaz, Pierre-Raymond Villemiane, Roland Berland et Bernard Becaas – complètent le dispositif. « Le blaireau » peut alors envisager la course à sa manière, mais le contexte reste celui d’une épreuve qui échappe à ses plans et réserve ses surprises.

La course a lieu dans des conditions qui ne facilitent pas les exploits : le circuit long de 900 mètres favorise les relances et les attaques répétées. Hinault n’hésite pas à aller chercher les échappés et à jouer les primes, confirmant son goût pour dominer les échanges même sur ce type de parcours.

Le sprint décisif de 1980 et le verdict du peloton

Ce jour‑là, la bagarre se joue surtout au sprint. Malgré l’initiative de Hinault et la présence d’adversaires déterminés, c’est Jacques Esclassan qui s’impose devant Dominique Sanders et Bernard Becaas. Esclassan, déjà vainqueur du Critérium en 1975 et porteur du maillot vert du Tour en 1977, remporte donc l’édition 1980 devant Sanders et Becaas, tandis que Hinault boucle le peloton à une cinquième place. L’issue rappelle que même pour le « blaireau », le critérium demeure une épreuve imprévisible où les pur-sang du sprint peuvent déjouer les pronostics.

Les observateurs, parmi lesquels l’Irlandais Sean Kelly, suivent la scène avec un mélange de respect et de curiosité. Les adversaires, dont Dominique Sanders natif de Haute‑Garonne et le sprinteur Jacques Esclassan, se montrent pleinement conscients de l’enjeu et des capacités du leader de Renault‑Gitane, mais c’est bien Esclassan qui s’impose au final, sous les encouragements d’un public enthousiaste malgré les difficultés de la journée.

Le retour du « blaireau » en 1981 et la revanche manquée

Le 17 août 1981, Hinault revient dans les rues d’Aude, non pas avec le port du maillot jaune, mais avec celui du champion du monde sur les épaules. Sa présence, renforcée par une colonne de Renault‑Gitane comprenant Jean-François Rodriguez, Pierre-Raymond Villemiane, Charly Bérard, Roland Berland, Hubert Arbès, Bernard Becaas, Patrick Bonnet et Patrick Gagnier, fait figure d’événement. Dans ce contexte, Hinault demeure le grand animateur, mais l’enthousiasme autour de la course ne se traduit pas par une victoire personnelle.

Face à lui, des noms tels que Gilbert Duclos‑Lassalle (2e) et Serge Beucherie (3e), Robert Alban et l’Australien Phil Anderson (premier porteur du maillot jaune sur le Tour 1981) donnent le meilleur d’eux‑mêmes. Pourtant, la suprématie du sprint reviens finalement à Patrick Bonnet, coéquipier de Hinault. Ce dernier offre ainsi à son compagnon de l’équipe Renault‑Gitane le millésime 1981, et Bonnet ne pourra jamais figurer au palmarès du Critérium de Quillan dans l’écrin qui aurait pu le couronner définitivement.

Ainsi, Hinault repart de Quillan sans avoir triomphé une seconde fois, et Bonnet signe une victoire qui ne suffira jamais à inscrire son nom durablement au palmarès de la course. La question demeure: était‑ce une « jamais pu » ou une « jamais voulu » ?

À lire aussi : Il était une fois le critérium de Quillan : en 1994, la « baston » entre Claudio Chiappucci et Richard Virenque

Revivez l’histoire du Critérium de Quillan, une course cycliste emblématique en France, et ses grands moments avec Bernard Hinault.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *