France
Le football français traverse une crise majeure qui appelle à une profonde réforme de son modèle économique et de sa gouvernance. Au cœur de cette réflexion, la Direction nationale de contrôle et de gestion (DNCG) joue un rôle central, en partenariat étroit avec la Fédération française de football (FFF) et son président, Philippe Diallo. Face aux difficultés financières auxquelles sont confrontés les clubs, de nouvelles mesures sont envisagées pour renforcer les contrôles et responsabiliser davantage les acteurs du football professionnel.
Un rôle renforcé pour la DNCG dans la gestion financière
Considérée comme le gendarme financier du football français, la DNCG, dirigée par Jean-Marc Mickeler, est au cœur du projet de réforme initié lors de la réunion de crise du 3 mars au siège de la FFF. Trois groupes de travail ont été constitués, portant sur la gouvernance, la stratégie économique et le contrôle financier, illustrant l’importance de cette institution dans la volonté de redéfinir le modèle économique du football français.
Parmi les pistes explorées, figure l’idée de renforcer le suivi des comptes des clubs, qui se ferait désormais en continu, à la différence de contrôles réalisés à plusieurs moments dans la saison jusqu’à présent. Par ailleurs, le pouvoir de sanction de la DNCG pourrait être élargi, allant au-delà de l’encadrement salarial ou des rétrogradations en divisions inférieures.
Jean-Marc Mickeler a ainsi évoqué la possibilité d’introduire un mécanisme de retrait de points en cours de saison si un club ne respecte pas son budget initial. « En écoutant les réflexions en cours en Europe, à la FIFA et à l’UEFA, on pourrait imaginer sanctionner les clubs dès l’automne si leur situation comptable dévie considérablement », a-t-il expliqué.
Maîtriser la masse salariale : une urgence pour le football français
Une autre priorité est le contrôle plus strict des masses salariales, un sujet cher à Jean-Marc Mickeler. En France, la masse salariale brute des joueurs représente en moyenne 67 % des revenus des clubs, contre 53 % pour la moyenne des cinq grands championnats européens. Cette pression financière excessive pèse lourdement sur l’équilibre économique des formations françaises.
Pour remédier à ce déséquilibre, la DNCG plaide pour un plafonnement des salaires et une limitation du nombre de joueurs sous contrat. Jean-Marc Mickeler souligne que la clé réside dans une gestion plus frugale des investissements liés aux effectifs, afin d’assurer une meilleure maîtrise des dépenses.
« La solution aujourd’hui, c’est d’être beaucoup plus frugal dans les recrutements tout en optimisant les effectifs actuels », insiste-t-il, affirmant que cette approche est indispensable pour garantir la pérennité des clubs et la compétitivité du football français.
source:https://www.lemonde.fr/sport/article/2025/03/28/crise-du-football-professionnel-francais-le-gendarme-financier-des-clubs-appelle-a-un-changement-de-modele_6587003_3242.html
