
Couple espagnol arrêté à Singapour pour protestation contre Peter Lim
Un couple espagnol arrêté à Singapour pour avoir protesté contre Peter Lim, propriétaire du club de football de Valence.
Un couple espagnol a été arrêté à Singapour après que l’homme a brandi une pancarte pour dénoncer Peter Lim, le milliardaire singapourien propriétaire du club de football de Valence.
Détails de l’incident
Dani Cuesta a partagé sur les réseaux sociaux des photos de lui tenant un panneau sur lequel on pouvait lire « Lim rentre chez toi » à divers endroits de Singapour, y compris devant les résidences où Lim serait domicilié ainsi qu’au célèbre parc Merlion.
Les lois strictes de Singapour
Singapour applique certaines des règles les plus strictes au monde concernant les manifestations, y compris celles impliquant une seule personne. La police a indiqué que le couple assistait à des investigations pour l’infraction présumée de participation à un rassemblement public conformément à l’article 16(2) de la loi sur l’ordre public de 2009, ce qui peut entraîner une amende allant jusqu’à 3 000 S$ (environ 1 750 €) pour les récidivistes. Leurs passeports ont été retenus.
Le contexte de la protestation
Cuesta avait publié sur X que le couple était en lune de miel et avait prévu de se rendre à Bali, emportant avec eux leur pancarte « Lim rentre chez toi ». Peter Lim, ancien courtier, avait été perçu comme un sauveur de Valence lorsqu’il avait pris le contrôle du club en 2014, alors que celui-ci était en crise et très endetté. Cependant, les espoirs qu’il puisse restaurer le club à sa splendeur passée se sont depuis évanouis, ce qui a provoqué la colère des supporters face à la baisse de performance et aux problèmes financiers persistants.
Contrôle des manifestations à Singapour
À Singapour, les manifestations sont soumis à des réglementations strictes. Il n’existe qu’un seul endroit dans la ville-état, le Speakers’ Corner au Hong Lim Park, où les citoyens peuvent organiser des manifestations sans autorisation préalable, bien qu’ils doivent tout de même faire une demande auprès des autorités des parcs nationaux. Les non-citoyens de Singapour sont tenus d’obtenir un permis de police.
Réaction des autorités
Le gouvernement singapourien affirme que ces règles sont nécessaires pour maintenir l’ordre public, tandis que les ONG affirment qu’elles sont utilisées pour réprimer la dissidence et la liberté d’expression. La police a déclaré dans un communiqué : « Les policiers confirment qu’un rapport a été déposé contre un homme espagnol de 34 ans et une femme espagnole de 30 ans. Ils assistent aux enquêtes concernant l’infraction présumée de participation à un rassemblement public. » Leurs passeports ont été confisqués pendant la durée de l’enquête.
Cas similaires
En 2020, l’activiste Jolovan Wham a été accusé de rassemblement illégal après avoir tenu une pancarte avec un smiley lors d’une manifestation individuelle en soutien à deux militants écologiques. Bien qu’il ait obtenu ce qui équivalait à un acquittement, il a été condamné à une amende de 3 000 S$ (environ 1 750 €) pour une autre protestation où il a brièvement tenu une pancarte demandant l’abandon de poursuites pour diffamation contre un éditeur d’un site d’informations. Il a purgé 15 jours de prison pour avoir refusé de payer cette amende.