Les Bleus lancent leur campagne de qualification pour le Mondial 2026 ce vendredi face à l’Ukraine, dans un contexte qui pèse déjà sur l’avenir de l’équipe de France. En conférence de presse d’avant-match, Didier Deschamps a insisté sur la vigilance nécessaire face à une Ukraine “très offensive, créative, intéressante et dangereuse”.
L’Ukraine, adversaire le plus relevé du groupe D
Intégrée au groupe D, la France fait figure d’immense favorite pour accéder au Mondial qui se déroulera aux États‑Unis, au Canada et au Mexique. Outre l’Islande et l’Azerbaïdjan, considérés un cran en dessous, les Bleus devront néanmoins se montrer prudents contre l’Ukraine, qu’ils affronteront ce vendredi à 20h45 au stade de Wroclaw, en Pologne. Pour Deschamps, pas question de répéter les erreurs du passé: “Si pour beaucoup, c’est une formalité, j’ai payé suffisamment cher dans ma première vie pour savoir qu’il ne faut pas déjà s’y voir si on veut aller aux États‑Unis.”
Cette rencontre constitue le premier d’une série de trois doubles confrontations qui s’étendront jusqu’au 16 novembre. L’équipe qui termine en tête du groupe obtient directement son billet pour le Mondial, tandis que la deuxième place ouvre la voie aux barrages. En cas de mauvaise passe, la France peut compter sur un précieux joker grâce à sa participation au Final Four de la Ligue des Nations. Deschamps souligne que l’Ukraine est “l’adversaire le plus solide, le plus costaud” et qu’il faut l’appréhender dès l’ouverture.
Cette rencontre s’inscrit dans un contexte peu favorable, en début de saison, selon Deschamps, qui appelle à la prudence face à une sélection ukrainienne qui peut faire mal par ses transitions et sa créativité. “Le haut niveau est impitoyable”, répète le sélectionneur: si l’équipe ne met pas ce qu’il faut, elle s’expose à des difficultés. La qualification devra en tout cas se gagner sur ces six matchs, insiste-t-il.
Pour le défenseur Jules Koundé, ces qualifications se jouent dans une période très dense: “Ces qualifications sont très rapprochées, ça durera deux mois et demi.” Il faut donc, rappelle-t-il, maintenir le rythme et veiller à l’intensité pour faire parler les qualités collectives de l’équipe de France, en optimisant les automatismes dans le cadre d’un système qui peut offrir davantage d’options offensives.
Avec le retour de Jules Koundé en défense — absent en juin — et Dayot Upamecano qui retrouve son rôle de patron de la ligne arrière, Deschamps dispose d’options pour faire face à l’adversité ukrainienne. Pour compenser une éventuelle indisponibilité d’Ousmane Dembélé, le sélectionneur a mis en évidence la possibilité d’un 4-3-2-1, qui offre “l’opportunité d’avoir plus de joueurs offensifs” tout en conservant une stabilité défensive. Le retour du système est aussi perçu comme un moyen de jouer entre les lignes et d’imprimer de la densité dans l’attaque.
Cette logique est partagée par Koundé, qui souligne que ce schéma “apporte de la stabilité avec deux joueurs devant la défense, mais permet aussi de jouer entre les lignes avec un 10 et de faire peser une menace offensive importante”. En parallèle, la sélection voit l’émergence de jeunes talents comme Maghnès Akliouche, prima convocation, symbolisant la richesse du vivier et la profondeur de l’effectif.
Le moral et la forme des Français présentent des incertitudes, notamment en raison d’une préparation estivale plus courte pour plusieurs joueurs. Ousmane Dembélé est incertain en raison d’une gêne à la cuisse contractée lors du succès du PSG face à Toulouse, et deux autres forfaits notables — William Saliba et Rayan Cherki — ont été remplacés par Benjamin Pavard et Hugo Ekitiké pour ce premier rendez‑vous.
Le groupe compte particulièrement sur le retour de Koundé et sur l’apport de ses partenaires pour stabiliser une défense qui a connu des turbulences lors de la prochaine période, notamment après la défaite face à l’Espagne (5‑4) en demi‑finale de la Ligue des Nations. L’objectif reste clair: bien démarrer en qualité de nation candidate à la qualification et éviter les pièges d’un début de cycle qui peut s’avérer déterminant pour la suite des échéances jusqu’à la fin de l’année.
À Wroclaw, territoire choisi par la France en raison des tensions liées à l’invasion ukrainienne, l’atmosphère sera passionnée. Koundé prévient qu’il faudra s’attendre à “de la ferveur” du côté ukrainien. Il rappelle également le contexte difficile que traverse le pays et affirme que le football et l’équipe nationale peuvent offrir une échappatoire de 90 minutes à une population qui vit des temps compliqués depuis le début de l’invasion. Le rendez‑vous s’annonce intense, avec l’équipe de Deschamps déterminée à rester concentrée et à donner le meilleur d’elle‑même pour démarrer concrètement cette campagne de qualification.
En somme, ce premier match de qualification pour le Mondial 2026 met la France face à un adversaire redoutable dès l’ouverture et met en lumière les choix tactiques, la gestion des effectifs et l’exigence de performance qui caractérisent le chemin vers une place en phase finale. Les regards seront tournés vers les Bleus, qui devront exploiter leur profondeur de banc et leur expérience pour asseoir leur leadership dans le groupe.








