Conor McGregor, ancien champion incontesté de l’UFC, veut désormais s’installer comme président de l’Irlande. Dans une vidéo publiée jeudi sur son compte X et tourné devant le Parlement irlandais à Dublin, l’ex-champion du monde des poids plume et des légers a officialisé sa candidature à l’élection présidentielle prévue le 11 novembre. « En avant pour l’Irlande ! » a-t-il lancé, après avoir abandonné les mitaines et le short de combat pour un costume sobre, signe d’une mue spectaculaire entre sport et politique.

Si sa notoriété est évidente dans l’octogone, elle ne garantit pas pour autant les 200 parrainages d’élus requis pour accéder à la magistrature suprême à deux mois du scrutin. McGregor demeure un candidat surprenant, dont l ascension s’inscrit dans une lignée de sportifs ayant franchi le pas vers la politique. D’autres figures ont pris le chemin inverse avec succès, démontrant que le passage du sport aux affaires publiques peut être plausible, même s’il reste ardu.
George Weah, le Ballon d’or devenu président
Dans l’histoire récente, peu de footballeurs ont percé aussi haut que George Weah. Icône des années 1990, l’ancien attaquant a porté les couleurs de Monaco, puis du PSG, avant d’éclore sur la scène internationale en remportant le Ballon d’Or en 1995. Après l’arrêt de sa carrière, Weah s’est lancé en politique et a tenté la presidency en 2005 puis en 2011, avant d’être élu en 2017 à la tête du Libéria sous l’étiquette du Congrès pour le changement démocratique, fondé par ses partisans. Son mandat a été marqué par des efforts de modernisation des infrastructures et des ouvertures régionales, notamment vers des voisins comme le Gabon. Battu de peu à sa réélection en 2023, il demeure à ce jour le seul footballeur professionnel à avoir accédé au poste suprême.
Albert II de Monaco, prince et athlète olympique
Plusieurs souverains se sont distingués par leur parcours sportif avant d’accéder au pouvoir. Albert II de Monaco est l’un d’eux : athlète polyvalent, il a pris part à cinq éditions consécutives des Jeux olympiques d’hiver pour la principauté, de Calgary 1988 à Salt Lake City 2002, avec un meilleur résultat à la clé (25e en bob à deux en 1988). Chef d’État depuis 2005, il appartient à une dynastie où la performance sportive s’est traduite par des médailles et des exploits, renforçant l’étoffe historique du prince-roi de Monaco.
Pál Schmitt, le bretteur président
Du côté des escrimeurs, Pál Schmitt est un autre exemple marquant. Au sommet des Jeux de Munich en 1972, l’équipe hongroise d’épée s’impose pour conserver son titre olympique après des succès mondiaux en 1979 et 1971. Dirigeant du Comité olympique hongrois dès 1989, il entame une carrière politique dans les années 2000 : député européen en 2004, puis député et président de l’Assemblée nationale, il est élu président de la République en 2010, sous l’étiquette du Fidesz. Son mandat est interrompu en 2012 après des accusations de plagiat, entraînant sa démission et la perte de son titre.
Taro Aso, une Olympiade et puis s’en va
Au Japon, l’olympisme a également servi de tremplin politique. Taro Aso a pris part aux Jeux de Montréal en 1976, terminant 41e en tir à la carabine. Après cette incursion sportive, il se lance durablement en politique au sein du Parti libéral-démocrate (PLD). En 2008, il accède à la fonction de Premier ministre. Précédemment ministre des Affaires étrangères (2005-2007), il occupe ensuite le poste de ministre des Finances pendant près d’une décennie (2012-2021), l’un des mandats les plus longs de l’histoire japonaise.
Ces trajectoires illustrent une réalité qui nourrit le fil conducteur du récit: le sport peut être un tremplin vers des fonctions publiques, mais l’ascension politique repose avant tout sur un programme clair, un soutien populaire et, pour McGregor, la complexité des mécanismes électoraux irlandais. Dans le contexte actuel, Conor McGregor demeure une figure médiatique majeure du sport et un acteur potentiel sur la scène politique, symbole d’un croisement entre réussite sportive et aspiration civique.









