Après le match nul 3-3 contre le Paris FC à Paris le 29 octobre, le défenseur Moussa Niakhaté est resté discret en zone mixte, visiblement irrité par le scénario. Lyon menait 3-0 à l’heure de jeu et a finalement laissé échapper le point. En conférence de presse, Niakhaté a relativisé et évoqué une frustration due à une moyenne proche des deux points, tout en affirmant que Lyon doit mieux gérer les fins de rencontre. Il a rappelé que l’OL a battu tous ses concurrents directs pour l’Europe, mais que le vrai problème réside dans la gestion des matches et les derniers instants.
Bien placé dans le wagon de tête, l’OL peut néanmoins nourrir des regrets, car plusieurs points ont été perdus dans des scénarios sensibles et inattendus cette saison. Sur les derniers déplacements et réceptions, Rennes (1-3), Toulouse (1-2) et Nice (2-3) ont su exploiter des détails en fin de match après des périodes de jeu solides. Nice montre que Lyon peut dominer des matches et ne pas traduire cette suprématie en résultats. Malgré ces revers, l’équipe demeure en course pour l’Europe et entend capitaliser sur ses phases de maîtrise.
Contre le Paris FC et Rennes, deux buts ont été encaissés juste après des changements opérés par l’entraîneur. Contre le PFC, à 3-1, Hans Hateboer est entré à la place d’Afonso Moreira pour passer à cinq derrière, et Lyon a encaissé deux buts (77e et 84e) peu après ce remplacement.
Une mésaventure similaire s’était produite à Rennes, lorsque Ruben Kluivert est entré à 1-1 à la place de Malick Fofana et que l’OL a subi une série d’erreurs défensives en fin de match, entraînant une défaite après les fautes du défenseur néerlandais (90e+3 et 90e+5).
Fonseca se défend: l’équipe est préparée pour jouer avec différentes structures, avec différentes manières de presser et de défendre. Il affirme que ce n’est pas une question de problèmes tactiques, mais de constance et de gestion des matches, et que l’adaptation peut se faire sans changer de cap lorsque l’adversaire est plus fort.
Le technicien rappelle aussi le revers à Old Trafford: en quarts de finale de la Ligue Europa, Lyon menait 4-2 à dix contre onze en prolongation; l’entrée de Caleta-Car à la 115e a conduit à un changement de défense en cinq, et la défaite 4-5 est arrivée après des buts inscrits à la 120e et 120e+1. Cette expérience illustre le coût d’un choix collectif en fin de match.
Clément Grenier, ancien joueur et désormais entraîneur en formation, évalue: « Quand tu fais entrer des joueurs défensifs, t’envoies le message qu’on va reculer et défendre le résultat. » Il précise que c’est possible, mais qu’il faut être prêt psychologiquement, avec maturité, expérience et tauliers, et rappelle que ces profils restent rares à l’OL. Niakhaté et Tolisso font partie des éléments qui peuvent assumer cette responsabilité, et il affirme: « Je comprends le parallèle avec Manchester United, mais faire entrer des joueurs à vocation défensive ne signifie pas forcément jouer défensivement. Le problème n’est pas le changement de système, mais notre gestion. Que ce soit en 4-4-1 ou en 5-3-1, à Paris, ce n’était pas une raison de se relâcher comme ça. »
Selon Grenier, les choix en cours de match dépendent des joueurs: « Ce sont eux qui les rendent bons ou pas. » À Lyon, Fonseca bricole peut-être encore; peut-être suivra-t-il le même chemin à Brest ce dimanche à 20 h 45, en espérant que son banc apporte une solution différente. Avec les options dont dispose l’effectif, la question demeure: a-t-il vraiment d’autres choix que ceux qu’il privilégie aujourd’hui?









