Clément Depres : Retour au Nîmes Olympique, amour du maillot

Clément Depres : Retour au Nîmes Olympique, amour du maillot

Entretien avec Clément Depres, revenant à Nîmes avec passion et humilité, pour une saison pleine de défis en National 2.

France

Un retour au cœur de ses racines : l’amour du maillot avant tout

Après une année riche d’expériences à l’étranger, notamment en Thaïlande avec le Ratchaburi FC, Clément Depres revient à ses premières amours : le Nîmes Olympique. À 30 ans, ce milieu de terrain, formé dans le club gardois, fait le choix de revenir dans un contexte difficile, mais guidé par une passion sincère pour ses couleurs et ses valeurs.

Une saison marquée par l’incertitude et le soulagement

Le début de semaine a été un véritable défi pour le club, confronté à la validation de son maintien en National 2 devant la DNCG. Clément Depres confie : « Je ne suis pas quelqu’un de très stressé. J’avais rencontré le président Thierry Cenatiempo, qui m’avait rassuré en expliquant tous les efforts faits pour que tout passe. Finalement, j’ai été serein, j’avais confiance dans la nouvelle direction. »

Un choix du cœur, une évidence

Le retour de Depres à Nîmes n’était pas prévu initialement. C’est lors de rencontres estivales avec le nouvel entraîneur, Mickaël Gas, un ancien formé au club et ami de longue date, que l’idée a germé. « Il m’a parlé de son projet, de sa volonté de reprendre la N2, et il m’a demandé si ça me tenterait. Au début, j’ai hésité, pour ne pas trop m’engager. Mais au fil des discussions, j’ai compris que c’était la bonne décision. »

Pour lui, revenir à Nîmes, c’est renouer avec ses racines, avec ce club qui l’a façonné. « J’ai tout vécu ici, j’y ai construit mon identité de joueur. C’est un choix du cœur, un amour du maillot. Même si les propositions en Thaïlande étaient plus lucratives, rien ne vaut ce lien profond avec mon club formateur. »

Une nostalgie palpable malgré la distance

Depuis son départ, Depres a suivi avec tristesse la descente aux enfers du club. « C’était un crève-cœur, de voir le club tomber, sans pouvoir agir ou même encourager depuis la distance. » Pourtant, il reste lucide : « Tout cela était une suite logique après plusieurs années difficiles. Mais la descente en N2, c’était difficile à accepter. »

Une ville et un club qui lui tiennent à cœur

Originaire de Mus, petite commune du Gard, il a été bercé par l’amour du football et de sa région. « Je suis né du bon côté, dans le Gard. Mon père m’a emmené très jeune aux Costières, et là, j’ai commencé à tomber amoureux de cette ville, de ses valeurs, de son identité. »

Pour lui, Nîmes, c’est plus qu’un club : c’est une histoire, un ADN. « La ville est fière de son patrimoine, et les Nîmois ont un vrai chauvinisme, différent d’autres villes comme Montpellier. Ils vivent leur passion à fond, avec cette chaleur, cette ferveur qui ont toujours fait la force du club. »

Une nostalgie renforcée par l’éloignement

Les séjours en Thaïlande ou à Rodez ont accentué cette nostalgie. « Là-bas, tout est différent, mais cela m’a permis de réaliser à quel point on a de la chance d’évoluer dans un environnement aussi passionné. Les férias, les fêtes de village, c’est unique. Revenir définitivement, c’est une chance inestimable. »

Une aventure humaine et sportive à la croisée des chemins

Après une expérience à Ratchaburi, où la gestion du football est très différente de la France, Depres a découvert un management basé sur la performance immédiate, souvent sans concessions. « Là-bas, tu es considéré comme un mercenaire, si tu n’es pas bon, tu dégages. La culture du respect n’est pas la même, mais cela forge aussi le caractère. »

Il estime que la D1 thaïlandaise pourrait être comparée à une Ligue 2 européenne, avec une technique souvent au rendez-vous, mais un déficit tactique et physique. « Les étrangers, notamment français, apportent leur taille et leur puissance. Le climat, la saison des pluies, tout cela demande une adaptation constante. »

Un défi sportif et humain pour cette saison

Le retour à Nîmes s’accompagne d’un contexte difficile : l’effectif est encore incomplet, avec beaucoup de nouveautés. La saison en National 2 s’annonce exigeante, avec une seule montée en jeu et un championnat très compétitif. « C’est une mission, plus qu’un simple challenge sportif. »

Pour lui, il s’agit aussi d’un engagement personnel, d’une étape de vie. « À 30 ans, avec près de 200 matchs professionnels, je reste humble. Je sais que je repars en quatrième division, mais c’est une remise en question essentielle. »

Un rôle au-delà du terrain : l’implication dans le club

En plus de jouer, Depres s’investit dans la gestion du club. Avec d’autres anciens coéquipiers, il a acquis 10,5 % des parts de la nouvelle SAS du Nîmes Olympique. « C’est une démarche collective, motivée par l’amour du club. Renaud Ripart, Théo Valls, Benoît Poulain, Anthony Briançon et moi-même voulons apporter notre pierre à l’édifice. »

Il insiste sur la solidarité qui unit cette génération de joueurs, liés par des moments forts en Ligue 1 ou en jeunes catégories. « On a vécu beaucoup ensemble, et cela crée un lien indéfectible. Notre histoire, c’est celle d’une région, d’un club qui a marqué nos vies. »

Une identité forte, un avenir à construire

Malgré le départ du stade des Costières, Depres reste attaché à cette identité. « La région, ses fêtes, ses traditions, font partie de nous. Même si l’avenir pourrait passer par d’autres stades, l’essentiel est de continuer à faire vibrer cette passion. »

Avec la reprise du championnat en National 2, il espère que l’équipe pourra construire un projet solide, basé sur la solidarité et la patience. « La montée n’arrive pas en un an, mais en avançant étape par étape, en restant lucide et ambitieux. »

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