Alors que Gary Neville a récemment pointé du doigt un « overcoaching » comme raison des mauvaises performances des clubs mancuniens cette saison, Chris Sutton a vivement contesté cette idée, la qualifiant d’« absurde ». Analyse tactique et points de vue contrastés après un derby de Manchester décevant.
Un derby de Manchester sans saveur
Le dernier derby entre Manchester City et Manchester United, qui s’est soldé par un match nul et vierge, a été largement critiqué pour son manque d’intensité et de spectacle. Plusieurs observateurs ont même décrit cette rencontre comme l’une des plus pauvres de ces dernières années entre ces deux rivaux historiques.
Lors de son analyse post-match, l’ex-international Gary Neville a expliqué que les résultats décevants des deux équipes seraient notamment dus à un excès de coaching de la part des entraîneurs Pep Guardiola (City) et Ruben Amorim (United).
Chris Sutton défend fermement Guardiola
Chris Sutton, ancien joueur et co-animateur du podcast « It’s All Kicking Off ! », a jugé cette thèse complètement erronée. Il a évoqué l’absence d’identité de Manchester United sous Erik ten Hag au début de la saison, qualifiant leur situation alors d’« under-coached ». Selon lui, les critiques d’« overcoaching » ne tiennent pas.
« Je ne comprends pas ce que Gary Neville entend par ‘overcoaching’ », a-t-il déclaré. « Manchester City domine depuis des années, Pep Guardiola est l’un des meilleurs entraîneurs au monde. Leur problème n’est pas le surcoaching, mais plutôt une baisse de forme de plusieurs cadres et un effectif vieillissant. »
Il a notamment cité İlkay Gündoğan et Kevin De Bruyne qui, selon lui, « n’ont plus la fraîcheur physique » nécessaire cette saison, ajoutant aussi la situation de Phil Foden au sein de l’effectif.
« Tout le monde encense Guardiola comme un entraîneur exceptionnel et soudain après une saison difficile, on dit qu’il micromanagerait ses joueurs. C’est ridicule », a-t-il conclu.
Situation actuelle des clubs mancuniens
Avec ce match nul, Manchester City a raté l’occasion de passer devant Chelsea au classement en Premier League, alors que Manchester United peine à s’extirper de la seconde moitié du classement, pointant à la 12e place et à cinq points de Brentford.
Ian Ladyman, rédacteur sportif et co-animateur du podcast, a apporté un éclairage complémentaire : il considère que City traverse une période sans énergie ni rythme, sans pour autant parler d’un problème de surcoaching. Pour lui, il s’agit juste d’une équipe qui joue mal, un phénomène passager.
Concernant United, il estime que le club progresse doucement, mais souligne un réel manque d’attaquant de pointe, ce qui représente un frein carbone important offensivement. « Rasmus Højlund est encore trop jeune, cela se voit dans la dernière zone », a-t-il expliqué, soulignant que le recrutement est capital cet été.
Le débat sur l’overcoaching au niveau du football anglais
Le débat lancé par Gary Neville ne s’arrête pas à Manchester. Ian Ladyman remet aussi en question l’idée selon laquelle certains joueurs de clubs comme Aston Villa, Crystal Palace ou Fulham seraient victimes d’un excès d’instruction tactique. Selon lui, ces joueurs jouissent d’une certaine liberté qui favorise leurs performances, au contraire de ce que suppose l’argument du micromanagement.
Cette discussion soulève ainsi une réflexion plus large sur le rôle et la gestion des entraîneurs dans le football moderne, entre préparation technique poussée et maintien de la spontanéité sur le terrain.










