Chris Kirkland : De la dépression à la rédemption footballistique
Chris Kirkland, ancien gardien de but britannique, a marqué les esprits non seulement par ses performances sur le terrain, mais aussi par son incroyable parcours personnel. De ses débuts prometteurs à Liverpool à sa lutte contre la dépression et l’addiction, son histoire est une véritable odyssée de rédemption et d’espoir.
Les débuts inattendus
Tout a commencé alors que Chris avait 13 ans, lorsque son père, Eddie, s’est renseigné sur les cotes que les bookmakers fournissaient pour que son fils joue un jour pour l’équipe nationale anglaise. À l’époque, en 1994, c’était un événement peu courant. Le bookmaker a proposé une cote de 100/1, incitant Eddie à parier £98,10 (environ 131 euros aujourd’hui). À ce moment-là, Chris ne savait pas à quel point cette mise symbolisait un rêve en devenir. Il luttait pour trouver sa place au sein de l’équipe des moins de 14 ans de Barwell, son club local.
Un parcours fulgurant
Malgré des débuts hésitants, Kirkland a rapidement valeur de révélation, notamment lors d’un match où il était devenu gardien d’urgence. À peine quatre ans plus tard, à 18 ans, il faisait ses débuts en Premier League avec Coventry City, et en août 2001, à 20 ans, il est devenu le gardien le plus cher de Grande-Bretagne lors de son transfert à Liverpool, pour près de 6 millions de livres (environ 7 millions d’euros).
À 22 ans, il est convoqué pour la première fois en équipe nationale. Malheureusement, les blessures ont mis un frein à sa carrière et c’est à 25 ans qu’il a finalement joué son premier match avec l’équipe d’Angleterre, un match amical contre la Grèce. Toutefois, cet unique cap s’est soldé par un manque de reconnaissance, Kirkland n’ayant jamais reçu le traditionnel chapeau pour cette apparition, une situation récemment corrigée par la Football Association.
La descente aux enfers
Tout en bâtissant une carrière prometteuse, Kirkland a lutté avec des problèmes personnels croissants, notamment une dépression profonde et une addiction aux analgésiques. La situation a atteint son paroxysme en 2016, au Portugal, où il a failli mettre fin à ses jours après avoir pris une overdose de médicaments. À 35 ans, il décide de quitter le football, constatant que ce dernier lui détruisait la vie.
Bataille pour la rédemption
Après avoir décidé de sortir de cette vie d’addiction, Chris a entamé un long chemin vers la rédemption. En mars dernier, il a participé à un match caritatif entre Liverpool et l’Ajax, une première occasion de jouer devant le public qui l’avait tant soutenu. Bien qu’il n’ait joué que 11 minutes, cette expérience a été incroyable pour lui et sa fille, Lucy.
Les années suivantes, Kirkland a consacré son temps à aider d’autres sportifs confrontés à l’addiction. Travaillant avec des fondations telles que la LFC Foundation, il se consacre également à sensibiliser le public aux problématiques de santé mentale.
Un avenir redonné
Aujourd’hui, Kirkland ressent enfin un sentiment de fierté concernant son passé. Loin des tourments de l’addiction, il retrouve le plaisir de jouer et de se battre pour une cause. Avant un match de la Ligue des Nations contre la Grèce, il a été invité à recevoir son chapeau honorifique, 18 ans après sa première apparition avec l’équipe nationale. Ce moment émotionnel et symbolique a été une manière pour lui de célébrer non seulement son parcours, mais aussi de se reconnecter avec sa famille après des années de lutte.