Dans le paysage du football anglais, Chelsea ne semble pas être le premier club associé au pouvoir des supporters. Cependant, une dynamique unique se dessine autour des Chelsea Pitch Owners (CPO), un groupe de supporters détient le droit de propriété du terrain sur lequel se trouve Stamford Bridge, le stade du club depuis sa fondation en 1905.
Les origines des Chelsea Pitch Owners
La création des CPO est intrinsèquement liée à l’histoire turbulente de Chelsea et à la menace d’une perte de leur terrain. En 1992, après une longue lutte contre des promoteurs immobiliers, Ken Bates, le président de l’époque, et son avocat Mark Taylor ont élaboré un plan pour protéger Stamford Bridge. Initialement, Bates a eu l’idée de diviser le terrain en 70 000 parts et de les vendre à des supporters pour 100 £ chacune, mais cela s’est heurté à des complications fiscales.
Le développement du projet CPO
Finalement, Bates et Taylor ont décidé de constituer CPO comme une société possédant le terrain, permettant aux fans d’acheter des actions à 100 £. L’argent recueilli était prévu pour financer une option d’achat de 5 millions £ négociée par le club pour acquérir la propriété du stade de West Register (Properties) Ltd. Ce prêt provenait de la Royal Bank of Scotland, dans le cadre d’un bail de 20 ans convenu en décembre 1992.
Les défis rencontrés par CPO
Malheureusement, peu de supporters ont acheté des actions dans les CPO, avec seulement environ 7 580 actions vendues d’ici 1997. Cela a mis l’organisation dans une situation délicate pour atteindre l’évaluation de 5 millions £. De plus, la valeur de cette évaluation avait doublé à 10,2 millions £ en raison des travaux d’agrandissement de Stamford Bridge dans les années 1990.
La survie de CPO
Selon Taylor, « C’était en fait un échec total ». Si Chelsea n’avait pas émis des Eurobonds en 1997, levant 75 millions £ pour prêter des fonds à CPO, l’organisation aurait été liquidée. Grâce à ce prêt à conditions favorables, CPO a pu acquérir le terrain, protégeant ainsi l’avenir de Stamford Bridge avec un bail de 199 ans à loyer symbolique.
Un pouvoir des supporters bien ancré
CPO a émis près de 27 000 actions à environ 15 000 actionnaires uniques, y compris d’anciens joueurs et entraîneurs de Chelsea comme John Terry et Frank Lampard. Un élément crucial de la charte de CPO stipule que chaque action donne droit à une voix, mais aucun actionnaire ne peut avoir plus de 100 voix, garantissant ainsi que le pouvoir n’est pas concentré entre les mains de quelques riches investisseurs.
Implications pour l’avenir de Chelsea
En 2011, lorsque Roman Abramovich a tenté de racheter la propriété de Stamford Bridge pour faciliter le déménagement vers un nouveau stade, il a rencontré l’opposition de CPO. Les membres de CPO ont mobilisé leurs forces pour s’opposer à cette proposition, incitant à un vote lors d’une assemblée générale extraordinaire. Ce vote a été déterminant, puisque seulement 61,6 % des voix ont soutenu Abramovich, amenant celui-ci à envisager d’autres projets pour le stade.
La relation actuelle entre CPO et le club
Depuis la vente de Chelsea par Abramovich suite à l’invasion de l’Ukraine par la Russie, la dynamique entre CPO et la nouvelle direction a évolué. Le président et directeur général du club, Jason Gannon, a pris des mesures pour renforcer les relations avec CPO. L’objectif actuel de CPO est d’accroître sa visibilité en ligne et de sensibiliser la base de supporters mondiale du club sur leur pouvoir concernant l’avenir de Stamford Bridge.
Le rôle crucial de CPO dans les projets futurs
Tout projet impliquant un déménagement temporaire ou permanent de Stamford Bridge nécessitera l’approbation de CPO, ce qui soulève des inquiétudes chez certains supporters. La confiance entre la direction actuelle et les supporters est essentielle, et la présentation d’un plan clair pourrait aider à rapprochement après les tensions passées.
Conclusion
Les Chelsea Pitch Owners continuent d’agir comme un rempart contre les forces qui pourraient menacer l’avenir de Stamford Bridge, et leur pouvoir ne doit pas être sous-estimé dans les décisions à venir concernant le club.










