Bruno Fernandes - le cœur de Manchester United en finale d’Europa League

Bruno Fernandes : le cœur de Manchester United en finale d’Europa League

Découvrez le parcours de Bruno Fernandes, presque transféré à Tottenham, devenu pilier de Manchester United en finale d’Europa League.

Royaume-Uni, Portugal

Bruno Fernandes est aujourd’hui au cœur de Manchester United, prêt à mener son équipe en finale d’Europa League face à Tottenham à Bilbao. Mais cette histoire aurait pu prendre une tout autre tournure.

Un transfert presque bouclé avec Tottenham

Six mois avant de rejoindre Manchester United en janvier 2020 pour environ 53 millions d’euros, Bruno Fernandes était sur le point de signer avec Tottenham sous la direction de Mauricio Pochettino. Après cinq réunions avec son entourage, le Portugais et ses représentants étaient impressionnés par la structure de Tottenham, particulièrement par le niveau de détails offerts par le club londonien.

Un proche des négociations explique : « Ils avaient atteint un niveau exceptionnel concernant l’attention portée aux détails. Chaque salle du centre d’entraînement était décorée comme la chambre des joueurs à leur domicile, la même literie, jusqu’aux fleurs du jardin avec un parfum censé être bénéfique… C’était bluffant. »

Malgré l’accord quasi final, le conseil d’administration de Sporting Lisbonne changea d’avis, refusant de céder Fernandes pour une somme deux fois plus importante qui ne fut jamais proposée. Avec la fenêtre des transferts qui se refermait, ils choisirent finalement de vendre Raphinha à Rennes lors du tirage de l’Europa League à Monaco.

Fernandes, convaincu d’aller à Tottenham, fut si déçu qu’il demanda au président de Sporting, Frederico Varandas, de s’éloigner lorsqu’il vint lui expliquer la situation. Cette période fut difficile sur le plan mental avant que, six mois plus tard, un accord soit trouvé avec Manchester United, changeant le cours de sa carrière.

Un génie au parcours humble

Fernandes a débarqué à Old Trafford en février 2020, immédiatement titularisé, malgré un seul entraînement avec le groupe. Lors de son premier match face à Wolverhampton, il reconnut plusieurs joueurs qu’il avait affrontés au Portugal, mais ne se sentait pas au niveau. Il confia : « Ces gars jouaient avec moi au Portugal, ça ne pouvait pas être qu’ils couraient plus vite que moi maintenant. »

Face à l’intensité du jeu, il attendit avec soulagement la substitution à la 88e minute où il quitta le terrain avec des crampes, réalisant qu’il portait le numéro 8 de Juan Mata, un maillot différent du sien à Sporting. Ce fut peut-être la seule fois où il espéra sortir du terrain à Manchester United.

Aujourd’hui, Bruno Fernandes est devenu le capitaine, la recrue la plus réussie du club depuis l’ère Sir Alex Ferguson, et porte à nouveau le numéro 8, un hommage à son père, José, qui arborait ce numéro lorsqu’il jouait. Avec 19 buts et 19 passes décisives en 54 matchs cette saison, le milieu de terrain de 30 ans cherche maintenant à décrocher son premier grand trophée international avec Manchester United et redorer une saison intérieure décevante.

Une volonté affirmée depuis l’enfance

Le caractère affirmé de Fernandes, si souvent remarqué, est ancré en lui depuis toujours. Lorsqu’au cours des années 2000, la famille Fernandes envisagea de déménager en Suisse face à la crise économique au Portugal, Bruno, alors adolescent, refusa catégoriquement, craignant de freiner sa progression au club local de Boavista. Il menaça de fuguer si le projet allait à son terme.

Il raconte : « En Suisse, ils ne savent pas jouer au football. J’étais à un moment crucial avec mon club. » Il obtint gain de cause, mais cela signifie cinq années éloignées de son père, une période difficile durant sa jeunesse.

L’influence de son père José se ressent encore aujourd’hui. Selon Bruno, c’est pour cela qu’il incarne un tel leadership au sein du vestiaire. Il explique : « Mon père dit bonjour à tout le monde, même à ceux qu’il ne connaît pas. C’est une manière d’être chaleureux, de rendre l’espace dans lequel il se trouve positif. C’est sans doute de là que ça vient pour moi aussi. »

Des débuts prometteurs et une ascension régulière

Abilio Novais, ancien mentor de Fernandes à Boavista et ex-joueur de Porto, fut l’un des premiers à percevoir l’immense potentiel du jeune prodige. Après avoir croisé la route de Deco, Fabien dit que Bruno avait cette détermination rare qui le mènerait au sommet, non pas grâce à un talent immédiat mais à un travail acharné.

Novais se souvient : « Lorsqu’il avait cours le mercredi à 16h30, Bruno arrivait à 14h30 pour s’entraîner seul une heure avec notre préparateur, Petronilho. Il voulait tout donner, c’était sa passion. »

Rapidement, Bruno Fernandes attira l’attention de clubs étrangers. À 17 ans, il avait des propositions de Middlesbrough et de Novara en Italie. C’est finalement ce dernier club qui remporta la mise, offrant les meilleures conditions d’apprentissage et de vie.

Devenu « le Maradona de Novara », il gravit les échelons de l’Italie (Udinese puis Sampdoria) avant de renaître véritablement à Sporting en 2017, où il termina la saison 2018-2019 avec un record exceptionnel pour un milieu de terrain en Europe : 33 buts et 18 passes décisives, dépassant même Frank Lampard.

C’est à ce moment-là que Tottenham manifesta son intérêt, sans conclure, laissant la voie libre à Manchester United.

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source:https://www.bbc.com/sport/football/articles/c0mr92m01weo

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