Bruno Fernandes, capitaine de Manchester United, joue un rôle essentiel dans la cohésion du groupe malgré les critiques qui entourent son leadership. De la convivialité aux performances sur le terrain, son influence dépasse les simples statistiques.
Une soirée de cohésion initiée par Bruno Fernandes
Le 19 février, Bruno Fernandes a pris les commandes en organisant une soirée de team building pour le vestiaire de Manchester United. Après une partie de bowling au Lane7 et des activités comme le billard et les fléchettes, l’ensemble du groupe s’est retrouvé dans un restaurant brésilien, Jardim Rodizio Grill, à Altrincham. Fernandes a non seulement organisé l’événement, mais en a également assumé le coût, incluant tout le personnel lié à l’équipe première, des kinés aux responsables du voyage.
Le capitaine a animé la soirée en invitant chaque joueur à chanter son « chant d’initiation », une tradition importante pour intégrer les recrues récentes, comme Patrick Dorgu, Ayden Heaven, Joshua Zirkzee, Matthijs de Ligt, Manuel Ugarte et Noussair Mazraoui.
Un initiateur conscient de la nécessité de resserrer les liens, alors que l’équipe traversait une période difficile, avec notamment deux défaites consécutives en Premier League et une atmosphère pesante liée à des suppressions de postes imminentes au club.
Un recadrage sur le terrain
Malgré cette tentative de renforcer l’esprit d’équipe, trois jours plus tard, à Goodison Park, l’ambiance semblait retomber. Manchester United était mené 2-0 à la mi-temps contre Everton et semblait filer vers une troisième défaite consécutive. Lors de la pause, Derek Mountfield, légende d’Everton, est intervenu en plaisantant avec un coup de coude à l’encontre des Red Devils.
Bruno Fernandes n’a pas toléré cette provocation et a confronté Mountfield, estimant un manque de respect envers Manchester United. Animé par cette réaction, le capitaine a inscrit un coup franc de 25 mètres en seconde période, permettant à son équipe d’arracher un précieux point.
Des statistiques impressionnantes malgré une saison compliquée
Depuis cette rencontre, Fernandes a inscrit sept buts et délivré trois passes décisives en sept matches sans défaite, à l’exception de l’élimination en FA Cup contre Fulham aux tirs au but. Ses 16 buts et 15 passes cette saison font de lui l’un des rares joueurs de l’ère Premier League à dépasser la barre des 50 buts et 50 passes pour United, rejoignant des légendes telles qu’Eric Cantona, David Beckham, Wayne Rooney, Ryan Giggs et Paul Scholes.
En tout, il compte désormais 95 buts et 81 passes en 277 apparitions sous le maillot mancunien depuis son arrivée en janvier 2020 en provenance du Sporting Lisbonne, ce qui le place à la 20e place des meilleurs buteurs historiques du club.
Ambitieux, Bruno espère encore dépasser Andy Cole (121 buts) et Ole Gunnar Solskjaer (126). Quant à Cristiano Ronaldo, son compatriote et leader du classement avec 145 buts, il reste un objectif lointain mais motivant.
Un joueur reconnu pour ses qualités de tireur de penalty
Fernandes détient également un record au club avec 36 penalties transformés sur 40 tentatives, dépassant des joueurs comme Wayne Rooney et Ruud van Nistelrooy. Ses performances, notamment son triplé en Ligue Europa face à la Real Sociedad, témoignent de sa précision et sang-froid dans les moments décisifs.
Une résilience et un leadership mis à l’épreuve
Malgré ses performances, le Portugalais a été critiqué, notamment par l’ancien capitaine Roy Keane, qui lui reproche un manque de combat et une attitude jugée peu combattive.
Face à ces critiques, Fernandes a répondu avec respect, sans esquiver le débat, et son entraîneur Ruben Amorim a reconnu avoir eu une fausse impression initiale, soulignant son professionnalisme et sa détermination.
Bruno montre cependant une certaine impatience sur le terrain, avec des gestes d’exaspération envers arbitres et coéquipiers, qui divisent l’opinion parmi les fans et anciens joueurs comme Bryan Robson, bien plus admiratif de sa capacité à influencer le jeu.
Un capitaine dévoué au-delà du terrain
Son engagement ne se limite pas à la pelouse. Il s’implique dans le soutien des jeunes joueurs prêtés à d’autres clubs et maintient le contact avec le personnel affecté par les réductions d’effectifs. Son sens du détail et sa rigueur sont exemplaires, que ce soit à travers son travail supplémentaire à l’entraînement ou sa passion pour le football européen, qu’il suit avec attention pendant les déplacements.
L’une des anecdotes les plus touchantes concerne un fan autiste dont il a organisé la venue à un match et l’a invité dans le tunnel pour lui offrir un maillot dédicacé, illustrant son côté humain et accessible.
Un mental d’acier reconnu depuis ses débuts
Sa volonté de jouer malgré les douleurs est reconnue unanimement par son entourage, marqué par un épisode où il alternait entre bains glacés et jacuzzi pour soulager ses blessures et pouvoir être opérationnel pour le prochain match.
Cristiano Giaretta, son directeur sportif en Italie, témoigne de cette mentalité de combattant née dès ses années à Novara, où Fernandes s’investissait déjà corps et âme pour apprendre la langue et s’imposer rapidement comme un leader.
Son entraîneur d’enfance le décrivait comme un « cheval sauvage », capable de galvaniser ses coéquipiers avec une énergie débordante.
Le « talisman » de Manchester United, entre admiration et controverse
Bruno Fernandes, loin d’être un capitaine unanimement adulé, est souvent comparé à un « Captain Marmite » : il divise les amateurs de football entre ceux qui l’aiment passionnément et ceux qui le critiquent.
Pourtant, ses coéquipiers et le personnel du club louent un homme fiable, dévoué et essentiel au bon fonctionnement de l’équipe. Selon Giaretta, « c’est le genre de joueur qu’on devrait toujours prier pour avoir dans son vestiaire ».












