La confrontation imminente entre le capitaine écossais né à Melbourne, Sione Tuipulotu, et la recrue vedette des Wallabies issue du rugby à XIII, Joseph-Aukuso Suaalii, a rapidement attiré l’attention de la presse australienne après l’annonce de la sélection des British & Irish Lions.
Une équipe des Lions clairement favorite pour la série de tests
Les 38 joueurs dévoilés par Andy Farrell, parmi lesquels figure le capitaine anglais Maro Itoje, ainsi que deux Australiens, Tuipulotu et l’ailier Mack Hansen, sont considérés comme les grands favoris pour la série de trois tests prévue en juillet. Malgré cela, une majorité de spécialistes estime que les Wallabies, en nette progression, ne doivent pas craindre les Lions, surtout s’ils parviennent à rester performants dans les phases de ruck et les contestations au sol.
L’ancien centre des Wallabies, Tim Horan, devenu commentateur, a salué le choix d’Itoje comme leader. « Il faut être sélectionné à chaque test match avec les Lions, et il y a probablement cinq ou six joueurs qui remplissent ce critère, dont lui », a-t-il expliqué.
Le poids de l’Angleterre et de l’Irlande dans la sélection
Paul Cully, chroniqueur rugby au Sydney Morning Herald, a qualifié les Lions de « favoris incontestés » et a souligné l’importance de la forte présence anglaise, avec 13 joueurs, combinée aux 15 Irlandais, figures majeures du rugby européen sous la houlette du sélectionneur Andy Farrell.
« L’impression initiale d’une équipe des Lions en deçà des attentes reposait sur l’idée que l’Irlande avait atteint un plafond de performance. Si cela reste partiellement vrai, il fallait aussi considérer la montée en puissance de l’Angleterre », a-t-il ajouté. Le parcours remarquable de Northampton en club européen, ainsi que des joueurs comme Henry Pollock, Fin Smith et Tommy Freeman, sans oublier les progrès du pack anglais, méritent une reconnaissance particulière.
Les forces et faiblesses comparées des Wallabies et des Lions
Dans son analyse, Cully souligne que le seul secteur où les Wallabies semblent supérieurs est celui des avants mobiles, notamment grâce à Rob Valetini, d’autant plus que le numéro 8 irlandais Caelan Doris est absent pour blessure. Ailleurs, les Lions dominent, sauf au centre où Len Ikitau et Hunter Paisami pourraient offrir une forte opposition.
Parmi les duels les plus scrutés figurera celui entre Sione Tuipulotu, qui a porté les couleurs des Australiens U20 avant de s’engager avec l’Écosse, et Joseph-Aukuso Suaalii. Leur bataille physique lors d’un test en novembre dernier avait marqué les esprits, et on attend avec impatience leur nouvelle confrontation.
Un duel prometteur entre Tuipulotu et Suaalii
Pour la première fois, Tuipulotu s’est confié sur ce duel dans le podcast Kick Offs and Kick Ons, révélant qu’Eoin Toolan, analyste des Wallabies et ancien collègue avec les Melbourne Rebels, lui a conseillé de ne plus évoquer Suaalii publiquement. « Il m’a dit d’arrêter d’en parler sur les podcasts parce qu’il est prêt à en découdre. Je ne veux pas me mettre la cible sur le dos avec le grand Joey », a avoué le joueur.
Le Sydney Morning Herald rappelle que Tuipulotu et Hansen sont devenus respectivement le septième et le huitième joueurs élevés en Australie à faire partie des Lions, soulignant l’importance de cette rivalité pour la tournée.
L’absence marquante d’Owen Farrell dans la sélection
L’exclusion d’Owen Farrell semble avoir été bien accueillie en Australie. Iain Payten note que de nombreux fans des Wallabies se réjouissent de ne plus voir Farrell, qui a longtemps été un adversaire redouté, tant sur le terrain que dans les tensions hors-jeu.
Sam Bruce, commentateur pour ESPN, a indiqué que cette absence enlève un « facteur peur » à la composition des Lions. « Ce n’est pas une équipe légendaire comme les formations qui ont tourné en Australie en 2001 et 2013. C’est un groupe respectable, mais pas effrayant », a-t-il estimé.
Une sélection pensée pour le jeu et la stratégie
Harry Jones, sur Roar, juge que la sélection semble avoir été effectuée en tenant compte de l’importance du jeu au sol plus que des phases statiques. Il met en avant le rôle attendu en deuxième ligne du capitaine Itoje et de Scott Cummings, ainsi que l’expertise en mêlée du vétéran James Ryan.
Jones considère que cette équipe a été choisie avec les forces et faiblesses des Wallabies à l’esprit, anticipant les tactiques que pourrait déployer le sélectionneur adverse Joe Schmidt, qui devra gérer la profondeur de son effectif.
Ce dernier, du reste, a qualifié l’équipe des Lions de « vraiment solide », soulignant « une belle profondeur et une puissance prévisible. Je pense qu’ils vont chercher à jouer avec beaucoup de rythme, de nombreuses séquences et de multiples options. »
Calendrier des Wallabies avant la série
Les Wallabies annonceront leur groupe après la finale du Super Rugby Pacific fin juin, en vue d’un test contre les Fidji prévu le 6 juillet. La composition pour la série de trois tests contre les Lions sera dévoilée la semaine suivante.







