La sélection brésilienne vit des heures difficiles sur la scène internationale, à peine remise d’une défaite cuisante face à son rival historique, l’Argentine. Ce revers 4-1, entaché d’une provocation supplémentaire de la part du gardien argentin Emiliano Martinez, a mis en lumière les graves difficultés actuelles du Brésil dans sa quête d’un nouveau sacre mondial.
Une humiliation face à l’Argentine
Alors qu’Argentine menait largement au score, le gardien d’Aston Villa, Emiliano Martinez, s’est permis de jongler avec le ballon dans sa surface, accentuant la déconvenue pour les Brésiliens cinq fois champions du monde. Ce geste est venu symboliser une soirée cauchemardesque pour le Brésil, qualifiée par la télévision brésilienne Globo de « fiasco pour l’éternité ». Le sélectionneur Dorival Junior, déjà fragilisé, voit sa place sérieusement menacée avant les prochains matchs internationaux de juin.
Ce duel passionné entre ces deux géants du football ne cesse d’alimenter une rivalité exceptionnelle, où l’humour acerbe des Argentins, notamment au sujet de la « mort » symbolique du Brésil sur le terrain, ravive les tensions.
Le chemin laborieux vers la Coupe du Monde 2026
Malgré cette période trouble, le Brésil est quasiment assuré de participer à la Coupe du Monde 2026, dont la formule élargie accueillera 48 équipes. Actuellement quatrième, avec une avance confortable de six points sur le septième, le Venezuela, la sélection brésilienne possède une marge tout en restant loin de ses standards habituels.
Depuis son dernier titre en 2002, hormis les échecs cuisants comme le 7-1 en demi-finale face à l’Allemagne en 2014, le Brésil n’a jamais dépassé les quarts de finale. Les éliminations contre la Belgique en 2018 et la Croatie en 2022, bien que malchanceuses, marquent un net recul comparé aux exploits du passé.
Des talents en peine et des cadres en déclin
Le déclin de Neymar, longtemps étincelant capitaine, laisse un vide que le prodige de Madrid Vinicius Junior peine à combler. Avec seulement six buts et six passes décisives en 39 sélections, l’attaquant madrilène n’a pas encore pris son envol à l’échelle internationale, contrairement à son club. Raphinha, avec onze buts en 33 rencontres, se montre un peu plus performant, bien que loin des records de Neymar.
Ces difficultés offensives sont aggravées par un milieu de terrain qui manque de joueurs expérimentés en Ligue des Champions, un championnat européen réputé pour son niveau d’excellence. Des joueurs comme Alexis Mac Allister (Liverpool) et Rodrigo De Paul (Atlético Madrid) dominent aisément les débats face à une équipe brésilienne souvent en difficulté au cœur du jeu.
Un encadrement à renouveler face aux standards européens
Le Brésil semble à la croisée des chemins concernant sa direction technique. Le président de la fédération s’intéresse vivement à Carlo Ancelotti, entraîneur de renom à la tête du Real Madrid, ce qui représenterait une première : un sélectionneur étranger sur le banc brésilien. Ce technicien italien est reconnu pour tirer le meilleur de joueurs comme Vinicius et pour gérer habilement les effectifs de haut niveau.
En comparaison, Dorival Junior n’a jamais évolué professionnellement en Europe, ce qui se fait ressentir dans la lecture tactique du football mondial actuel. Seulement Luiz Felipe Scolari, ancien coach brésilien, a connu le football européen avant lui, pourtant avec un bilan mitigé à Chelsea.
Les défis du football brésilien domestique et la formation
Un autre facteur préoccupant est la transformation du championnat national. En 2002, seulement 11 joueurs étrangers évoluaient dans le championnat brésilien. Cette saison, ils sont 139, soit plus de 20 % de l’effectif, ce qui illustre les mutations du football local. Par ailleurs, bien que le Brésil domine encore chez les jeunes avec ses succès en championnat sud-américain des moins de 20 ans, la transition vers l’équipe senior reste problématique.
Nombre de jeunes talents quittent tôt le pays, séduits par l’Europe et ses compétitions prestigieuses, mais peinent parfois à s’imposer durablement, naviguant entre équipes U21 et prêts successifs.
Une histoire de résilience à suivre
Le Brésil reste toutefois une nation imprévisible et capable de renaître de ses cendres. Le parcours victorieux en 2002, marqué par une qualification difficile mais un triomphe éclatant au Mondial nippo-coréen, est un exemple à méditer. Il serait prématuré de compter l’équipe brésilienne parmi les relégués, surtout avec cette volonté de revanche qui semble naître parmi les joueurs et le staff.
Le choix d’un entraîneur compétent et adaptable pourrait être la clé pour réveiller ce géant endormi et redorer le blason du Brésil Football sur la scène mondiale.










