Bourdon-Sansus dresse un premier bilan du Mondial de rugby féminin

Bourdon-Sansus dresse un premier bilan du Mondial de rugby féminin

Après six semaines intenses, Pauline Bourdon-Sansus livre son bilan sur le Mondial de rugby féminin en Angleterre, marqué par une quatrième place et un échec relatif pour les Bleues.

France

Après six semaines de compétition riches en émotions, Pauline Bourdon-Sansus dresse un premier bilan sur ce Mondial de rugby féminin en Angleterre, marqué par une quatrième place et un échec relatif pour les Bleues. Dans un échange sincère, la demi de mêlée du Stade Toulousain livre son analyse et les perspectives qui s’ouvrent pour l’équipe de France.

Avec du recul, elle revient sur la finale pour la médaille de bronze face à la Nouvelle-Zélande. Elle avoue ne pas avoir encore pris le temps de revoir le match et évoque une période critique d’environ vingt minutes pendant laquelle les Néo-Zélandaises ont inscrit quatre essais. Les Bleues n’ont pas été suffisamment connectées et ont dû courir après le score, ce qui a rendu le retour difficile.

Au coup de sifflet final, le sentiment est partagé: on ressent une lourde déception à l’idée de repartir sans médaille après tout le travail effectué ces trois dernières années. C’est une Coupe du Monde un peu manquée, qui laisse un goût amer malgré l’énorme investissement collectif.

Sur le bilan global, Bourdon-Sansus confirme que le constat est négatif. Il est rare que l’équipe n’obtienne pas de victoire contre une nation du top 3 mondial, et il faudra digérer ce Mondial pour repartir de l’avant. Elle espère que le travail effectué portera ses fruits dans quatre ans, d’autant que le Tournoi des Six Nations arrivera vite pour retrouver du rythme.

La joueuse rappelle aussi que le contexte du Mondial ne peut pas être réduit à des anecdotes. Des blessures et des suspensions ont pesé, mais ce n’est pas une excuse, et l’équipe doit assumer ses responsabilités. Manae Feleu a manqué à l’appel, mais ce seul élément ne suffit pas à expliquer l’ensemble du parcours.

La demi de mêlée de l’équipe de France fait le bilan de la Coupe du monde en Angleterre où les Bleues ont terminé quatrième. Icon Sport – Sandra Ruhaut

La co-capitaine Marine Ménager évoquait un groupe composé majoritairement de jeunes joueuses. Bourdon-Sansus partage ce constat: il faut poursuivre la continuité et permettre à ces jeunes de gagner encore en expérience. En quatre ans, elles devraient être mieux préparées et plus autonomes, même si cette progression passe par des périodes difficiles comme celle vécue au Mondial.

La question de savoir si la demi de mêlée sera présente lors de la prochaine Coupe du Monde est ouverte. Pour l’instant, elle se dit prête à continuer tant que le plaisir de jouer demeure et que les performances restent au rendez-vous, tout en sachant qu’elle pourrait choisir son moment de sortie selon son niveau et sa motivation.

Concernant la semaine difficile, marquée par des forfaits et des suspensions, elle affirme que cela a pesé mais qu’il ne faut pas y voir une excuse. Manae et les autres jouent un rôle clé dans le collectif, mais ce ne doit pas résumer l’ensemble des difficultés rencontrées.

Le club souhaitait que Marine Ménager et Manon Bigot sortent par une grande porte. Bien que leurs adieux aient été marqués par un match pour la troisième place devant 80 000 spectateurs, cette sortie n’a pas été à la hauteur des attentes. Bourdon-Sansus souligne l’importance du soutien et des émotions vécues durant cette semaine cruciale.

Pour le rugby féminin, l’événement Twickenham a démontré l’impact potentiel: un public immense et une couverture médiatique importante peuvent accélérer l’évolution du sport en France comme à l’étranger. Cela peut inciter davantage de jeunes filles à se lancer et à s’inscrire en club, même si Bourdon-Sansus appelle à davantage de moyens de la part de la Fédération pour soutenir durablement la discipline.

Sur le chemin vers le prochain palier, elle insiste sur une ligue nationale plus compétitive et une structuration renforcée des clubs, avec un staff médical et sportif dédié et des investissements suffisants. Le nommage du championnat pourrait aider, mais la dynamique dépendra surtout d’un projet solide et continu, avec ou sans changement de staff.

À titre personnel, elle confie que ce Mondial restera gravé dans sa mémoire, mais elle a également vécu des moments forts en tant que mère et membre d’un groupe humain exceptionnel. Elle retire du positif de cette aventure et affirme avoir pris du plaisir malgré tout, en gardant l’envie de poursuivre l’aventure avec les Bleues tant que cela demeure possible et enthousiasmant. Le programme immédiat: quinze jours de repos et des biberons, puis la reprise avec la vie de famille au cœur de ses priorités.

Le moment le plus difficile a été la demi-finale face à l’Angleterre, mais ce Mondial a aussi révélé la force du groupe et la montée en puissance de jeunes talents comme Kelly Arbey, qui a brillé à 20 ans et représente l’avenir du rugby féminin français. Les prochaines semaines seront consacrées au repos, à la régénération mentale et physique, puis à la reprise autour du 13 octobre, avec la priorité de profiter de la vie de famille tout en préparant les prochains défis.

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