Bianca Silva, de la favela au premier essai historique en Coupe du Monde de rugby

Bianca Silva, de la favela au premier essai historique en Coupe du Monde de rugby

Bianca Silva, issue d'une favela, marque l'histoire du rugby brésilien en inscrivant le premier essai en Coupe du Monde. Une inspiration pour tous.

Brésil

Bianca Silva, issue d’une favela, a inscrit le premier essai de l’histoire du Brésil en Coupe du Monde de rugby. Une performance historique sur le terrain anglais qui symbolise une ascension rarement vue et qui inspire une nouvelle génération de joueuses. Une trajectoire née dans les rues de Paraisópolis et portée par la détermination d’une équipe féminine brésilienne prête à écrire son propre chapitre sur la scène mondiale.

Bianca Silva originaire de Paraisópolis, parcours et rugby

Bianca Silva grandit à Paraisópolis, l’une des plus grandes favelas de São Paulo, où le ballon rond domine dans les rêves des jeunes. Le rugby est entré dans sa vie presque par hasard, à l’âge de 11 ans. Lorsqu’elle et sa famille regagnent São Paulo en 2009, elle n’a pas pu s’inscrire à l’école immédiatement, mais des amies l’invitent à s’entraîner avec elles. « Le rugby est arrivé dans ma vie quand j’avais 11 ans », se souvient-elle. « Ma vie a changé ce jour-là », confie-t-elle, après avoir pris le ballon pour la première fois.

Ses débuts ont eu lieu au sein des Leoas de Paraisópolis, le premier club qui l’accueillit. C’est là qu’elle croise Leila Silva, deux ans son aînée, qui deviendra aussi internationale à 7 et à XV. Issue d’une famille modeste et habituée à la rue, Bianca raconte qu’elle n’avait pas grand-chose à se divertir, si ce n’est les rues et l’école; le rugby est devenu une porte d’entrée vers un monde plus vaste.

Une ascension rapide vers l’équipe nationale à 7 et les sommets internationaux

Repérée dans son club par un membre du staff de l’équipe du Brésil à 7, Bianca rejoint l’équipe nationale à 15 ans et fait ses débuts internationaux à 17 ans, contre la France sur le circuit mondial. En 2018, à seulement 20 ans, elle est élue joueuse brésilienne de l’année. Sa carrière se poursuit avec les Jeux de Tokyo en 2020 (ouvertes en 2021 en raison de la pandémie), une expérience décrite comme un rêve à accomplir, puis, peu après, un rôle de capitaine à Paris lors des Jeux qui ont vu les Brésiliennes conclure à la 10e place au classement final.

Sa préparation pour les Jeux olympiques l’éloigne momentanément du groupe XV qui a permis au Brésil de se qualifier pour le Mondial 2025. Toutefois, son expérience et son savoir-faire dans le triangle arrière lui valent d’être retenue par l’entraîneur Emiliano Caffera pour le grand rendez-vous en Angleterre, où elle débute en tant que titulaire à l’arrière et participe à l’intégralité du match face à l’Afrique du Sud.

Le Mondial en Angleterre et le premier essai historique du Brésil

Face à la France, Bianca Silva entre en jeu en sortie de banc et signe le tout premier essai brésilien en Coupe du Monde, dans une ambiance folle et sous les yeux d’un public émerveillé. « Quand Bianca a accéléré, j’ai commencé à pleurer. Je savais que ça allait être notre moment. C’était notre premier essai en Coupe du Monde, et quel essai », confie ému-e Leila Silva après la rencontre.

Pour Bianca, ce moment incarne une étape majeure pour le rugby féminin au Brésil et pour toutes les jeunes filles issues des favelas qui rêvent d’un avenir sur le terrain. Dans une interview à Rugbypass, elle affirme que « c’est au tour de ma génération de prendre les commandes. On ne veut pas seulement obtenir quelques bons résultats; notre objectif est de construire sur ce qui nous a été transmis et d’inspirer les générations futures », en particulier celles qui grandissent loin des structures sportives traditionnelles.

Impact et perspectives pour le rugby féminin au Brésil

Cette performance historique ouvre une nouvelle page pour le rugby féminin au Brésil. Bianca Silva veut désormais être un exemple vivant, montrant que le talent peut émerger des quartiers populaires et atteindre les terrains les plus prestigieux du monde. Son parcours illustre une ambition collective : inspirer une génération de joueuses et renforcer le rayonnement du Brésil sur la scène internationale, tout en consolidant les bases du rugby féminin dans les favelas et au-delà.

Bianca Silva et ses coéquipières ont démontré que le rugby peut changer des vies et servir de passerelle vers un avenir où le Brésil compte durablement parmi les nations du rugby mondial. Une histoire qui n’en est qu’à ses débuts et qui promet d’écrire encore de beaux chapitres pour le rugby brésilien, porté par ces femmes issues des favelas et déterminées à laisser leur empreinte sur chaque terrain.

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