Marquer 40 points, dont six essais, face à un prétendant affiché pour les phases finales, peut faire sourire Jean-Noël Spitzer — mais cela ne suffit pas à masquer certaines limites.
Quelles ont été vos principales satisfactions hors de la victoire bonifiée ? On a exploité les turnovers sous différentes formes, ce qui est une grosse satisfaction et un axe de travail à l’entraînement. Cependant, en première période, on n’a pas assoyé notre jeu avec le territoire et la possession; notre conquête est moyenne. On perd un ballon dans les 22 mètres, on rate une pénaltouche, et on commet une obstruction; deux pénaltouches n’ont pas été trouvées. Cela reste perfectible et aurait pu coûter cher. Ce n’est pas un match référence. En revanche, l’ambiance était favorable à la performance: adversaire compétitif, arbitre de haut niveau, stade plein et une diffusion télévisée. Dans ces conditions, les joueurs se libèrent et jouent plus librement.
Et côté joueurs, avez-vous été satisfaits ? Oui, nous avons pris du plaisir. Même le staff était présent, au bord du terrain. L’arbitre a été l’un des meilleurs aujourd’hui: décision claire et cohérente, et cela nous a permis de jouer sans ralentissements et sans recours inutile à la vidéo.
Le retour au domicile contre Soyaux-Angoulême était curieux: on avait regardé l’horloge auparavant; là, ce n’était pas le cas. C’est ce que m’a confié Karl Château, notre team manager: on venait de traîner sur la pelouse après le coup de sifflet et il m’a rappelé qu’il y a deux semaines, à la même heure, le match n’était pas terminé.
Sur le retour de Juan-Bautista Pedemonte après neuf mois d’absence, il fallait qu’il retrouve du rythme; sans lui, cela devenait pesant. Il était temps, plaisantant: soit il jouait, soit on organisait un barbecue. Il fallait qu’il ait de la viande à remuer à un moment donné.
Cyril Blanchard n’a pas encore lâché prise; il a franchi le cap des 150 matchs. Je me souviens d’un recrutement de dernière minute et il est toujours là; on a l’impression qu’il s’est adapté à tout. Sa concentration est sa grande qualité, lui permettant d’exploiter pleinement ses moyens. Son parcours est marqué par de nombreuses blessures, mais il est resté extrêmement professionnel; c’est parfois la version cachée de Cyril.
Le duo docteur Blanchard et mister Bouly ? Il y a un peu de ça chez lui, mais il demeure extrêmement professionnel.
Un dernier mot pour Enzo Benmegal auteur d’un triplé: il est important qu’un ailier marque. J’ai longtemps insisté pour le garder, il a le petit truc et le potentiel. Sa nonchalance peut être reprochée, mais il sait qu’il est tel qu’il est et il doit aussi faire les efforts quand il faut. Sa confiance est impressionnante et c’est bénéfique pour l’équipe; dans le sport de haut niveau, il faut des ego forts, sinon la performance en souffre.









