France
Valentín Barco, Barco à Strasbourg en Ligue 1, s’épanouit comme une odeur d’après-midi partagée autour d’un moment convivial, à l’approche des fêtes. Trois semaines avant l’ouverture du marché de Noël dans le Bas-Rhin, l’atmosphère est lumineuse dans le Grand Est, même si Strasbourg vient de triompher d’Auxerre 3-0 sous la pluie. Avec une colonie sud-américaine à l’accent argentin, le Racing rêve grand cette saison. Vous connaissiez Kendry Páez, l’Équatorien, Julio Enciso, le Paraguayen, et bien sûr le meilleur buteur du championnat, Joaquín Panichelli; vous avez sans doute suivi le quatrième élément arrivé discrètement en janvier, Valentín Barco.
Son passage moribond du côté de Brighton, puis un prêt peu convaincant à Séville, avaient presque fait oublier que le jeune Barco avait failli mener Boca Juniors à un septième titre en Copa Libertadores il y a moins de deux ans. Taulier d’une équipe en manque de talent, le Colo, âgé d’à peine 19 ans, avait porté Boca jusqu’à la dernière marche, démontrant son talent déjà très visible sur le continent. En sept petits matchs en Ligue 1 et neuf apparitions en Espagne, celui qui est devenu papa en mars dernier n’avait pas encore pleinement apprivoisé le Vieux Continent. Depuis son arrivée en Ligue 1, dans une formation jeune, il peut désormais montrer l’étendue de son talent, Strasbourg l’ayant officiellement recruté cet été après six mois convaincants en prêt.
Face à Auxerre, il a confirmé sa très bonne forme actuelle en étant impliqué sur les trois buts de son équipe. Un but, son premier avec le Racing, une passe décisive et une récupération utile qui a lancé l’ouverture du score. Sur les quatre derniers matches de championnat, il a délivré trois passes décisives, dont une offrande au Parc des Princes, et il a également ouvert son compteur but en Ligue 1. Son efficacité sur les coups de pied arrêtés est également encourageante.
Le gaucher distribue les bons ballons, prend de l’aisance et cela se voit. Sous le charme, l’entraîneur a salué ses performances, reconnaissant le potentiel du joueur.
Chamailleries et vice
Repositionné au milieu, souvent côté gauche d’un système à deux milieux, il bénéficie d’une grande liberté sur le flanc gauche. Si bien qu’il s’est illustré lors des trois réalisations strasbourgeoises contre l’AJ Auxerre en évoluant notamment en piston et en s’épanouissant comme créateur.
À l’époque, il avait aussi montré une énergie batailleuse, avec 8 duels disputés et 5 gagnés, 6 ballons récupérés et deux interceptions. Sur le deuxième but de Nanasi, c’est lui qui est allé chercher le ballon à 35 mètres et a délivré une passe décisive au Suédois.
Son partenaire avec qui il a vécu une petite escarmouche en première période autour d’un corner, la tension a rapidement laissé place à la joie, les deux célébrant ensemble la réalisation de Nanasi et sortant côte à côte après le coup de sifflet final. Barco, fougueux et parfois agaçant par ses dribbles d’inspiration porteña, bénéficie sans doute d’un encadrement motivé par son coach. Après une sortie un peu grognonne peu après l’heure de jeu, il a reçu une étreinte rassurante de l’entraîneur, comme pour le consoler.
Le numéro 32 a donc ses défauts, mais aussi de grandes qualités qui font de lui l’un des joueurs les plus excitants de la Ligue 1. Technique au bout des doigts et parfois contesté, il reste à confirmer s’il peut être appelé par Lionel Scaloni et l’équipe d’Argentine. S’il prolonge sur cette trajectoire, Strasbourg peut nourrir d’autres ambitions à l’issue de la saison.
