Si Aurélien Norest avait choisi de rejoindre Reykjavik, son trajet routier aurait été plus long que le déplacement des Bleus entre Paris et les îles à travers les airs. C’est depuis Isafjördur, à 400 kilomètres au nord de la capitale islandaise, qu’il prévoit de regarder le match. Là où il est arrivé pour la première fois en 2016, il soutiendra toutefois les Bleus: « Et si c’est l’Islande qui gagne, c’est moins grave que si c’était une autre équipe. »
À son arrivée dans cette ville côtière tournée vers la poissonnerie, Norest ne connaissait pas grand-chose de l’Islande. Il considérait cette étape comme un tremplin dans sa carrière, une étape pour revenir en Europe et aller plus loin. En D1 islandaise, le niveau peut se comparer au bas de la Ligue 2, voire au haut du National, et les joueurs gagnent entre 1 500 et 10 000 euros par mois, avec la possibilité d’un travail à côté.
Dans Itinéraire bis, L’Équipe vous fera découvrir la vie d’un footballeur français évoluant dans un championnat ou un pays inattendu ou insolite.

Isafjördur compte 2 500 habitants. (Forcdan/Adobe Stock)
Autant que le froid, les nuits sans fin et le soleil de minuit, il plaisante: « Il faut avoir de bons volets, c’est tout. » Après une victoire partagée au bar du coin à trois heures du matin, le jour se lève et surprend. Il repart avec ses indispensables — une doudoune, des gants et une pelle, au besoin.
Le parcours de Norest comporte une anomalie dans un championnat où, selon Transfermarkt, seuls sept Français ont évolué, les plus connus étant Guy Gnabouyou et Cédric D’Ulivo. Il a fini par s’adapter, malgré l’absence de proposition de prolongation l’hiver dernier à Vestri, club qu’il a aidé à atteindre l’élite islandaise après être arrivé deux niveaux plus bas en 2016 et en avoir été le capitaine.
« En 2021, j’ai aussi ouvert un salon de coiffure pour commencer ma reconversion », raconte-t-il. « Je me sentais bien dans le club, j’étais bien considéré, j’avais de bonnes conditions. Du coup, j’ai dû prendre ma retraite, car j’ai ma maison ici et ma copine. »
« En 2021, j’ai aussi ouvert un salon de coiffure pour commencer ma reconversion. » Il précise : « Je ne pouvais pas tout quitter à 32 ans pour aller chercher un contrat ailleurs. Ma compagne aurait aimé partir, mais je voulais rester ici, dans ce village de 2 500 habitants. Et comme ici il n’y a qu’un seul club, je n’avais pas trop le choix… »
Aujourd’hui, il poursuit ses diplômes d’entraîneur et est assistante de l’équipe féminine locale; son salon fonctionne bien et il s’efforce de rester en forme, au cas où. « En Islande, on n’est jamais trop préparé », conclut-il, prêt à une éventuelle nouvelle étape dans le football islandais.









