Depuis la prolongation de son contrat avec Arsenal en septembre, Mikel Arteta a clairement affiché son objectif principal : la victoire. « Il faut gagner », a-t-il affirmé, soulignant l’importance cruciale de cette ambition. Le club londonien est à un tournant, avec Arteta entamant la quatrième phase d’un plan en cinq étapes, dont la dernière vise à « créer une dynastie » grâce à des trophées.
Un parcours sans trophée depuis cinq ans
Malgré les espoirs d’une dynastie, la réalité est plus dure : Arteta n’a pas remporté de trophée depuis cinq ans à la tête des Gunners. Seule une FA Cup, obtenue six mois après sa prise de fonction, a été ajoutée au palmarès, une réussite inattendue. Le dernier revers en Ligue des Champions face au PSG, élimination au Parc des Princes, est un nouveau coup dur dans cette quête.
Ce lieu est symbolique pour Arteta, qui y a débuté sa carrière professionnelle sous les yeux de Mauricio Pochettino. Les parallèles avec l’entraîneur argentin sont nombreux, notamment sur la trajectoire de leurs équipes : ambitieuses, attractives, souvent proches du but, mais sans trophée majeur à la clé. Cette comparaison soulève une question pertinente : Arsenal pourrait-il être perçu comme un club constamment au pied du podium sans réelle consécration ?
Les blessures, un frein majeur pour Arsenal
La saison 2024 s’achève avec un sentiment d’insatisfaction, à l’image d’un club « proche, mais pas assez ». Cette impression est atténuée par un facteur clé : un nombre élevé de blessures. Arsenal a enregistré 27 absences dans le championnat, presque le double de Liverpool, champion en titre. Ce chiffre pèse lourd dans l’évaluation de la saison des Gunners.
Face à cette avalanche de blessures, Arteta évoquait, avant le match contre Paris, une feuille de match quasi imaginaire composée uniquement de joueurs indisponibles : Takehiro Tomiyasu, Riccardo Calafiori, Gabriel, Thomas Partey, Kai Havertz, Gabriel Jesus et Jorginho. « C’est un onze de départ. Et nous ne les avons pas eus. Cela fait des mois qu’ils sont absents », a-t-il souligné.
Au-delà du terrain, le départ inattendu du directeur sportif Edu Gaspar à l’automne a également déséquilibré la structure du club, freinant toute tentative de recrutement pour pallier ces absences.
Les limites dans les phases finales et l’urgence d’un renouveau
Les Gunners n’ont pas franchi le cap des demi-finales à leurs quatre dernières tentatives, une première dans l’histoire du club. Malgré une nouvelle deuxième place probable en Premier League, la frustration grandit, renforçant la sensation d’un club à la croisée des chemins.
L’analyse des statistiques contre le PSG reflète bien ce décalage : Arsenal a généré 4,8 buts attendus sur les deux manches, mais n’a inscrit qu’un seul but. De son côté, Paris a marqué à deux reprises sur des occasions presque inexistantes, avec des xG (buts attendus) de seulement 0,04 chacun. À ce niveau, la marge d’erreur est infime.
Un mercato estival crucial pour le futur des Gunners
Dans cette optique, le recrutement est une priorité absolue, en particulier sur le poste d’attaquant de pointe. La venue de Gabriel Jesus, à 45 millions d’euros, avait déjà dynamisé l’équipe, avec Martin Odegaard, Gabriel Martinelli et Bukayo Saka affichant chacun une quinzaine de buts en Premier League.
L’arrivée d’Andrea Berta au poste de directeur sportif offre un nouvel espoir. Fort de son expérience à l’Atlético Madrid, il pourrait impulser un vent de fraîcheur et cibler notamment un attaquant capable d’apporter une réelle plus-value offensive.
La priorité numéro deux sera de conserver les cadres du groupe. Les contrats de Saka, William Saliba et Gabriel arrivent à échéance dans deux ans, une situation qui risque d’attirer les convoitises. Convaincre les stars que Arsenal est le club de leur avenir sera essentiel.
Pour Arteta et ses joueurs, les prochains mois s’annoncent décisifs. Le chemin vers un nouveau trophée reste semé d’embûches, mais aussi d’opportunités à saisir.









