Anthony Briançon, défenseur de 30 ans, est de retour au Pau FC. Le joueur aborde ce retour avec un cœur apaisé et affirme ne nourrir aucune rancune envers Saint-Étienne, le club où il a passé trois saisons et qui l’a formé. Son arrivée s’inscrit dans une dynamique de stabilité et de progression pour les Jaune et Bleu, alors que le club Béarnais prépare les prochaines échéances.
Une première saison à Saint-Étienne fut particulièrement difficile: ambiance tendue, supporters parfois contre l’équipe. Malgré cela, il affirme qu’il n’a aucun esprit vengeur et garde de précieux souvenirs dans ce club historique, ne nourrissant pas de rancœur envers ceux qui l’ont accompagné à l’époque.
La saison suivante s’est mieux déroulée: le groupe a réussi à reconquérir partiellement le public et à imposer une dynamique sur le terrain, porté par l’effort et la détermination. Sa dernière année, toutefois, fut plus compliquée, mais il préfère retenir le positif et aller de l’avant.
Le tournant survient avec le changement de direction et de projet sportif: il est écarté du groupe, le brassard lui est retiré et on lui indique qu’il ne fera pas partie de l’effectif jusqu’à la fin du mercato estival. Cette situation, inédite après dix ans à Nîmes où tout se passait sans accroc, l’amène à se recentrer sur l’essentiel. Il profite de ce temps pour soigner son genou et renforcer mentalement et physiquement, tout en célébrant la naissance de sa deuxième fille.

À l’été 2025, après des discussions positives, Briançon signe à Pau pour deux années. Courtisé notamment par Valenciennes et le Red Star, il privilégie le projet palois porté par Nicolas Usaï, qu’il connaissait déjà sur le banc de Nîmes. « Je connaissais le coach, je connaissais Bobiche (Antonin Bobichon), et aussi Anthony Babikian, le coach des gardiens. Tous m’ont dit du bien du club et de la région. Je n’ai pas hésité », raconte-t-il.
Le Sudiste décrit Pau comme un cadre de vie idéal: le temps, la bienveillance et la gentillesse des habitants facilitent l’équilibre familial. Installé dans un petit village, il profite aussi de sa passion pour la pêche dans le gave de Pau, souvent accompagné de Bobiche, et il se réjouit d’un environnement propice à la performance et au bien-être.

Sur le terrain, son expérience rassure rapidement et il s’impose comme l’un des cadres d’un groupe en reconstruction, jeune mais ambitieux. La charnière qu’il forme avec le capitaine Jean Ruiz apporte une combinaison de relance efficace, de placement et de leadership. Leur complémentarité contribue au début de saison historique des Jaune et Bleu, et leur absence lors d’une lourde défaite à Dunkerque a pèse sur le résultat.

Le recrutement et l’indépendance du club s’affirment également à travers ses déclarations: « C’est un club qui se structure, qui se maintient depuis six ans, qui avance. Il y a une bonne alchimie entre les jeunes et les anciens. On a un effectif cohérent, qui a le droit de rêver », résume Briançon.
« Stade mythique » – de Nîmes à Saint-Étienne, Briançon a toujours incarné la fidélité et la constance. 195 matches en Ligue 2 et 72 en Ligue 1, avec un leadership forgé par l’effort, les blessures et les montées. Il raconte sa période à Lyon où il portait successivement le numéro 10, puis le 6, avant de redevenir défenseur central à Nîmes. Touché à l’entraînement la semaine dernière, il demeure incertain pour ce déplacement, mais l’émotion est bien présente: ce stade est mythique et son retour y sera chargé d’émotions pour les joueurs et le vestiaire.

Entre deux lancers de ligne et quelques consignes dans le vestiaire, Anthony Briançon a retrouvé ce qu’il cherchait: la sérénité. Mardi, dans l’antre des Verts, il n’est pas en quête de revanche; son objectif est avant tout d’offrir un bon match, solide, discret et utile pour son équipe.









