
Angleterre et le rugby : l’impact des coups de pied dans le Tournoi
Analyse des tactiques anglaises de coups de pied au Tournoi des Six Nations.
Dans le rugby, une stratégie claire est essentielle pour qu’une équipe ait du succès. Les équipes doivent non seulement avoir un plan de jeu convenu avant le coup d’envoi, mais aussi être capables de s’adapter aux changements de dynamique du match. Pour l’Angleterre, l’utilisation des coups de pied est depuis longtemps une part fondamentale de leur stratégie, visant à obtenir un avantage territorial, forcer des erreurs et créer des opportunités d’attaque en perçant les lignes défensives.
Coups de pied : une tactique répétitive
Après trois matches, l’Angleterre a effectué 120 coups de pied en jeu ouvert, 20 de plus que toute autre équipe et presque 50 de plus que l’Écosse, qui n’a effectué que 71 coups de pied, le plus bas de toutes les nations. L’Angleterre choisit de taper 16,4 % du temps lorsque l’occasion de porter, passer ou taper se présente, le pourcentage le plus élevé de toutes les équipes. En revanche, ils optent pour la passe dans ces situations seulement 50,5 % du temps, le taux le plus bas du Tournoi des Six Nations.
Analyse des tactiques anglaises
Le coup de pied en boîte a été l’arme principale de l’Angleterre, représentant 44 de leurs 120 coups de pied. Ce panel de coups de pied inclut également des chips, des coups de pied transversaux, des grubbers et un nombre significatif de frappes territoriales. Lorsque les équipes choisissent de taper, elles poursuivent généralement trois objectifs : soulager la pression, gagner du terrain ou conserver la possession pour créer une plateforme d’attaque.
En général, les équipes qui utilisent des coups de pied élevés, comme un coup de pied en hauteur ou un coup de pied en boîte, visent à récupérer le ballon, soit directement soit en forçant une erreur. Malgré leur volonté d’employer ces coups de pied, l’Angleterre a un taux de rétention assez faible de 11 %, seul le pays de Galles ayant un taux plus bas (8 %).
Les stats parlent
Dans ce Tournoi des Six Nations, le gain moyen en mètres d’un coup de pied conservé est de 19,8 m, tandis que ceux qui ne se terminent pas par un coup de pied ne rapportent en moyenne que 12,9 m. Cela met en lumière la logique derrière l’approche anglaise. Leur capacité à trouver des espaces avec leurs coups de pied territoriaux est également impressionnante : seulement 21 % de leurs coups de pied territoriaux ont été attrapés, un chiffre uniquement surpassé par l’Italie.
Les coups de pied bas : une spécialité anglaise
L’Angleterre a clairement travaillé sur ses coups de pied bas pour pénétrer derrière les défenses adverses et créer des occasions de marquer. Dix joueurs anglais différents ont effectué les 19 grubbers de l’équipe, y compris plusieurs avants. Leur taux de rétention de 16 % est cependant inférieur à celui d’autres équipes, entraînant souvent la perte de la balle lors des phases d’attaque.
Alex Mitchell : le chef d’orchestre
Aucun joueur n’est plus important pour l’Angleterre que le demi de mêlée Alex Mitchell, qui a réalisé 38 % des coups de pied de l’équipe. Il se distingue particulièrement avec 36 coups de pieds en boîte, ce qui lui permet d’explorer des facettes de son rôle au sein de l’équipe nationale, avec une moyenne de 17,5 coups par 80 minutes en sélection, contre seulement 12 en club.
Stratégies pré-planifiées
Les choix tactiques de l’Angleterre ne sont pas le fruit du hasard. Ils reflètent les méthodes utilisées par Steve Borthwick lorsqu’il a mené Leicester à la victoire en Premiership. L’équipe de Leicester construisait son succès autour du jeu au pied, et Borthwick a fait de cette tactique une pierre angulaire de son modèle de jeu. Bien que divisant certains fans, si cette stratégie continue de produire des résultats positifs, il est peu probable qu’Angleterre change de cap de sitôt.