L’équipe d’Angleterre dirigée par Steve Borthwick est remontée à la troisième place du classement mondial pour la première fois depuis plus de trois ans, après sa victoire 33-19 contre la Nouvelle-Zélande. Cette performance demeure l’une des plus marquantes des dernières années: c’était seulement la neuvième victoire en 47 rencontres entre les deux nations et seulement la deuxième fois à Twickenham depuis 2002.
Le regard des observateurs s’est surtout porté sur la forme retrouvée de George Ford à l’ouverture. Après le coup de sifflet final, Ford affichait une détermination à la hauteur des grands matchs et a contribué à la victoire avec deux drops remarquables, un 50-22 et une pénalité tardive fiable.
Un an plus tôt, l’Angleterre connaissait des difficultés, perdant à domicile face à l’Australie, à la Nouvelle-Zélande et à l’Afrique du Sud, tout en s’adaptant au départ d’un grand nombre de cadres expérimentés tels qu’Owen Farrell, Courtney Lawes, Billy et Mako Vunipola, Joe Marler, Dan Cole, Ben Youngs, Danny Care, Jack Willis, Joe Marchant, Lewis Ludlam et Dave Ribbans.
Le turnover du staff s’est poursuivi en début d’année, avec l’arrivée de Lee Blackett et Byron McGuigan sur les postes d’attaque et de défense. Leur influence était visible dans le troisième essai clé à la 55e minute: une feinte au centre qui a pris les All Blacks à contre-pied lorsque Ollie Lawrence devait percuter, mais Fraser Dingwall a été servi pour marquer.
Autre point fort de l’automne: Ford à l’ouverture affiche une forme convaincante, tandis que Fin Smith et Marcus Smith offrent des solutions solides en alternance.
En mêlée, l’Angleterre a pris le dessus sur la Nouvelle-Zélande dans la seconde période. Ellis Genge, pilier expérimenté avec 74 sélections, a été maintenu sur le banc à deux reprises afin d’entrer en jeu en tant que remplaçant d’impact, montrant l’optique d’un rugby à 23 joueurs.
Les joueurs affirment qu’ils peuvent former une équipe entière de même niveau, en mettant les ego de côté pour le bien du groupe.
Pour viser un Grand Chelem lors du prochain tournoi des Six Nations, l’Angleterre devra améliorer son jeu de touche et obtenir sa première victoire en France depuis 2016. Pour venir à bout des Irlandais, des Français et des Sud-Africains au fil de la saison, il leur faudra peut-être plus de puissance au centre et en troisième ligne.
Une blessure à l’ischio-jambier pour Tommy Freeman contre Fidji a interrompu l’expérimentation consistant à le tester au poste de numéro 13.
Fraser Dingwall est un choix intéressant: lorsque l’équipe est en possession, il peut lancer Ollie Lawrence ou apporter de la largeur au jeu. Le prochain dimanche, face à l’Argentine à Twickenham, sera une nouvelle évaluation de la combinaison Dingwall-Lawrence, tandis que l’on rappelle que Seb Atkinson avait été pressenti au 12 avant sa blessure.
Pour Borthwick, le chemin reste délicat: il veut préserver la joie des supporters tout en rappelant que tout reste à faire. Il sait que sa série de dix victoires consécutives compte, mais beaucoup reste à accomplir.









