Andre Agassi : Entraîner Monfils ou Kyrgios serait passionnant
À la veille d’une semaine déterminante pour l’US Open, Andre Agassi s’est livré au Journal du Dimanche dans une interview exclusive. Au fil d’un échange qui dure près d’une demi-heure, la légende américaine du tennis croise les grandes figures du circuit, partage ses souvenirs marquants et évoque sa vie avec Steffi Graf, tout en glissant une perspective inattendue sur l’entraînement de joueurs comme Gaël Monfils ou Nick Kyrgios.

Sur le fil téléphonique, l’ancien numéro un prend le temps d’évoquer les enjeux contemporains du tennis. Pour lui, Jannik Sinner et Carlos Alcaraz dominent largement le circuit actuel, ce qui rend logique une éventuelle finale olympique ou de Grand Chelem entre ces deux talents, tout en rappelant que Novak Djokovic demeure un adversaire redoutable, prêt à tout pour éviter une saison blanche une nouvelle fois. « Djokovic a 24 titres majeurs et il paraît presque plus jeune que son âge », plaisante-t-il. À 38 ans, il estime que le Serbe peut encore écrire de belles pages sur le court et gêner les jeunes comme Sinner et Alcaraz lors des prochains rendez-vous.
La nouvelle génération qui impressionne
Plus loin, Agassi pointe Carlos Alcaraz comme le joueur qui l’émerveille le plus dans la nouvelle vague. Ses qualités athlétiques et son état d’esprit, toujours positif, en font un compétiteur redoutable. « Tant que le dernier point n’est pas terminé, il ne faut pas croire qu’il a perdu », résume-t-il, soulignant l’énergie et le sourire qui l’animent sur le terrain. L’Américain voit en Alcaraz un athlète explosif et dynamique, capable de nourrir une carrière exceptionnelle.
Des retrouvailles avec le prodige espagnol
Avant Roland-Garros, Agassi avait déjà croisé Alcaraz à plusieurs reprises et s’est réjoui de l’avoir rencontré à l’occasion de la remise de la Coupe des Mousquetaires. « Je veux te serrer dans mes bras », lui avait-il confié lors de leur première rencontre, une démonstration de chaleur et de respect mutuel entre deux générations séparées par quelques années mais un même amour du jeu.
Le souvenir d’une des plus belles performances en Grand Chelem
Si l’actualité tourne autour des compétitions actuelles, Agassi revient sur l’un de ses plus beaux moments en Grand Chelem: l’Open d’Australie 1995, où il a dominé Pete Sampras en finale. Il se souvient d’avoir conservé son service tout au long du tournoi, jusqu’à un tie-break épique du troisième set où il a dû s’employer pour décrocher la victoire en quatre sets (4-6, 6-1, 7-6, 6-4). Ce souvenir demeure pour lui un témoignage de persévérance et de calcul stratégique sur le court.
Avec Steffi Graf sur le terrain et au-delà
Interrogé sur sa vie quotidienne avec Steffi Graf, Agassi évoque un duo toujours actif sur et en dehors des terrains. « Elle est douée, comme toujours », affirme-t-il en plaisantant sur leurs échanges de balles et leurs compétitions amicales. Leur approche du sport reste complémentaire: Steffi apporte la discipline et la précision, tandis que lui savoure chaque échange et s’amuse des échanges sportifs qui les animent.
Une journée typique chez les Graf-Agassi
Concernant leurs routines, Agassi raconte l’efficacité légendaire de Steffi, qui se lève tôt et organise sa journée avec une rigueur germanique. « Elle est toujours ponctuelle », sourit-il. Le matin, elle est déjà en pleine forme, tandis qu’il prend un peu plus son temps avant de se mettre dans le rythme du jour. Une image de vie conjugale où le sport occupe une place centrale et où les performances de l’un stimulent les efforts de l’autre.
Roland-Garros 1999 et le chemin ver la victoire
Sur le chapitre des grands retours, Agassi évoque Roland-Garros 1999, victoire marquante après une traversée du désert et une descente au plus bas. Il se rappelle avoir compris que l’important n’était pas seulement le choix de sa trajectoire, mais la capacité à reprendre possession de sa vie et de ses objectifs sur le court. Il parle d’un retour progressif, d’un travail planifié et d’une obstination qui l’a ramené au premier plan, réalisant que la planification et l’assiduité sont devenues sa devise.
Un désir d’entraînement intrigant
Interrogé sur les prochaines équipes qu’il aimerait prendre sous son aile, Agassi évoque Gaël Monfils et Nick Kyrgios comme des projets ambitieux et passionnants. « Ce serait passionnant », affirme-t-il, tout en restant prudent sur la faisabilité de ce possible envol professionnel. L’idée de coacher ces talents symbolise une curiosité insatiable et une fascination pour les profils explosifs qui savent déjouer les situations les plus complexes sur le court.
La Coupe Davis à Lyon et Yannick Noah
Enfin, Agassi revient sur la finale de Coupe Davis France–États-Unis disputée en 1991 à Lyon. Une défaite douloureuse, mais aussi un moment révélateur de l’intensité du soutien du public lyonnais et de l’exceptionnel niveau de jeu d’Henri Leconte, revenu d’une blessure pour offrir une démonstration spectaculaire. Il évoque ensuite son admiration pour Yannick Noah, capté comme un capitaine emblématique, à la fois joueur et homme de cœur, dont l’apport a marqué une génération et laissé une empreinte durable dans le tennis et au-delà.
En marge des souvenirs et des analyses tactiques, cette interview rappelle qu’Andre Agassi demeure une voix influente du tennis, capable d’accorder son regard averti sur Djokovic, Alcaraz, Sinner et les autres phénomènes du circuit, tout en nourrissant une curiosité particulière pour l’émergence de talents comme Monfils et Kyrgios. Dans le contexte actuel de l’US Open et de l’actualité du tennis, ses réflexions offrent une perspective rare sur le passé, le présent et l’avenir du tennis mondial.









