Analyse des finances des clubs de Premier League en 2023

Analyse des finances des clubs de Premier League en 2023

Évaluation des finances des clubs de Premier League après leurs comptes annuels.

France

Plusieurs clubs de Premier League ont récemment publié leurs comptes annuels, révélant des chiffres contrastés. Aston Villa affiche une perte de 100 millions d’euros, Everton une perte de 62 millions d’euros, Tottenham un déficit de 30,6 millions d’euros, tandis que Chelsea affiche un bénéfice rare de 150 millions d’euros. Ces résultats soulèvent des questions sur l’impact des règles de Profit et de Durabilité (PSR) de la Premier League et sur la capacité des clubs à investir lors du marché des transferts estival.

Respect des règles PSR et risques de sanctions

Chaque club de Premier League est autorisé à perdre jusqu’à 130 millions d’euros sur une période glissante de trois ans. Ceux présentant le plus de risques de dépassement doivent soumettre leurs comptes PSR avant fin décembre, un procédé instauré en 2023 pour permettre d’éventuelles sanctions en cours de saison. En janvier, la Premier League a confirmé la conformité des clubs ayant déclaré leurs comptes en décembre. Pour les autres, la date limite est au 31 mars et leurs comptes sont actuellement sous contrôle des auditeurs. Malgré l’incertitude, il semble peu probable que des clubs encourent une pénalité de points cette saison.

Différence entre les comptes publics et les comptes PSR

Il est compréhensible que les supporters soient déconcertés par les pertes importantes affichées publiquement, alors que les clubs ne semblent pas en infraction avec les règles PSR. La clé réside dans les « add-backs » : certaines dépenses n’entrent pas en ligne de compte dans le calcul PSR. Par exemple, les investissements dans les infrastructures, les équipes féminines, la communauté, les académies ou les amortissements sont exclus. Aston Villa, malgré une perte publique de 240 millions d’euros sur trois ans, bénéficie ainsi d’au moins 116 millions d’euros de dépenses exemptées, dont 34,7 millions d’euros liés à la rénovation du stade et à une boutique.

Manchester United : pertes records et projets d’infrastructure

Manchester United a enregistré la plus forte perte des clubs de Premier League, avec un déficit de 311 millions d’euros sur les trois dernières années. Cependant, ces chiffres n’incluent pas les comptes PSR confidentiels. Face à cette situation insoutenable, une revue des coûts est en cours, avec une économie attendue de 40 millions d’euros sur deux ans, comprenant des suppressions d’emplois et une augmentation controversée des prix des billets. Le projet de nouveau stade à 2,26 milliards d’euros, baptisé « New Trafford », rentre dans les investissements exemptés des règles PSR, ce qui permet au club de continuer à envisager cet ambitieux projet, malgré les déficits importants recensés dans les comptes publics.

Arsenal : une base financière solide pour un mercato ambitieux

Le manager Mikel Arteta évoque un « gros été » sur le marché des transferts, rendu possible par la santé financière du club. Arsenal a limité ses pertes à environ 21 millions d’euros lors des derniers comptes publiés en février, tout en atteignant un record de recettes de 710 millions d’euros jusqu’à l’été 2024. Avec un nouveau directeur sportif, Andrea Berta, le club est prêt à cibler des joueurs de haut niveau tels qu’Alexander Isak (Newcastle), Benjamin Sesko (RB Leipzig), Viktor Gyökeres (Sporting) ou encore Nico Williams d’Athletic Bilbao. Par ailleurs, un transfert de plus de 58 millions d’euros pour le milieu espagnol Martin Zubimendi (Real Sociedad) serait proche d’être finalisé.

Situation financière de Liverpool : champions en forme

Les futurs champions de Premier League affichent une situation financière saine, avec des pertes négligeables de moins de 2 millions d’euros sur deux ans. Leur trésor de guerre s’annonce conséquent, notamment grâce à une prime probable de plus de 174 millions d’euros liée au titre. Cette assise solide pourrait permettre à l’entraîneur Arne Slot de disposer d’un budget important pour renforcer l’effectif cet été.

Le cas Chelsea : un bénéfice exceptionnel grâce à une vente interne

Chelsea a réalisé un bénéfice de 150 millions d'euros lors du dernier exercice financier

Le grand facteur de ce bénéfice de 150 millions d’euros est la cession de l’équipe féminine de Chelsea à la société mère, Blueco, pour près de 234 millions d’euros. Ces opérations ponctuelles sont autorisées dans les règles PSR, à condition qu’elles reflètent une valeur de marché équitable. Ce bénéfice transforme un déficit opérationnel annuel de 84 millions d’euros en un résultat net positif, renforçant ainsi la flexibilité du club pour recruter lors du mercato.

Manchester City, un modèle de rentabilité

Drapeau de corner de Manchester City lors d'un match de Premier League à l'Etihad Stadium

Manchester City affiche un véritable record de rentabilité : depuis 2014-15, seuls l’exercice 2019-20 a enregistré une perte liée à la pandémie. Pour la saison en cours, ils ont établi un record de recettes avec 823 millions d’euros. Cette situation financière solide leur permet de planifier des investissements importants sans craindre de dépasser les limites PSR. Néanmoins, le club attend toujours les conclusions d’une procédure en cours, concernant plus d’une centaine d’accusations liées à des irrégularités financières passées, qu’il conteste fermement.

Les pertes récentes de Tottenham

Daniel Levy, président de Tottenham Hotspur, lors d'un match au Tottenham Hotspur Stadium

Les pertes cumulées de Tottenham dépassent 195 millions d’euros sur trois ans. Malgré cela, il n’y a aucune indication qu’ils violent les règles PSR, en grande partie grâce aux investissements consentis pour leur stade ultramoderne, construit pour environ 1,4 milliard d’euros en 2019. Cependant, leur absence des compétitions européennes cette saison a réduit leurs revenus de plus de 58 millions d’euros, suscitant des inquiétudes quant à de futurs montants de primes potentielles, surtout avec une position actuelle moyenne (14e). Les Spurs restent candidats à la Ligue des Champions via la victoire en Europa League.

Everton : les conséquences d’investissements majeurs

Everton a enregistré une perte importante de 221 millions d’euros sur la période allant jusqu’en mai 2024. Comme pour d’autres clubs, cette situation s’explique largement par la construction de leur nouveau stade Bramley-Moor Dock, coûtant environ 933 millions d’euros. Comme le précisent les règles PSR, ces dépenses liées à la modernisation et au développement du club sont exemptes de la limite de pertes imposée, car elles profitent à long terme au football et ne donnent pas d’avantage sportif injuste sur le terrain.

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source:https://www.skysports.com/football/news/11095/13340293/premier-league-club-accounts-man-utd-arsenal-liverpool-chelsea-man-city-tottenham-and-everton-assessed

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