Le transfert attendu de Trent Alexander-Arnold au Real Madrid crée une vive émotion à Liverpool. Cette destination prisée, habituellement une voie fréquente entre les deux clubs, ravive un ressentiment profond. Madrid, adversaire de toujours de Liverpool en compétitions européennes, notamment en Ligue des Champions, incarne à la fois un défi et une tentation pour les joueurs de l’Anfield.
Un parcours historique d’échanges entre Liverpool et le Real Madrid
Si Steven Gerrard a su résister aux sirènes madrilènes, plusieurs légendes et joueurs contemporains n’ont pas pu résister à l’appel du club espagnol. L’arrogance aristocratique du Real Madrid a souvent privé Liverpool de ses talents majeurs, que ce soit au passé ou récemment.
Jude Bellingham, par exemple, aurait pu rejoindre Liverpool il y a deux ans, mais il a choisi de s’engager avec le club du Bernabéu, illustrant ainsi l’attractivité de la Maison Blanche, qui continue de capter les pépites du football européen.
Alexander-Arnold face à un transfert emblématique
Le départ d’Alexander-Arnold est souvent mis en parallèle avec celui de Steve McManaman, parti libre du club en 1999. À cette époque, Liverpool traversait une période difficile, et « Macca » était une lueur d’espoir avant de décliner un renouvellement de contrat. Ce choix avait été perçu par certains supporters comme une trahison, notamment du fait que Liverpool n’avait pu attendre aucune somme de transfert.
Contrairement à McManaman, Alexander-Arnold quitte un club champion d’Angleterre et vainqueur de la Ligue des Champions en 2019, après une carrière marquée par des succès majeurs. En 1999, Liverpool, sous la houlette de Gérard Houllier, amorçait une reconstruction, loin derrière Manchester United et Arsenal. En parallèle, Madrid proposait à McManaman un salaire alors conséquent de 75 000 € par semaine, à une époque où la rivalité Madrid-Barcelone focalisait l’attention mondiale bien au-delà du football.
Un destin partagé avec McManaman et d’autres Liverpooliens
McManaman fut rapidement considéré comme un succès à Madrid, notamment grâce à son but décisif face à Valence lors de la finale de la Ligue des Champions 2000 à Paris. Pourtant, l’arrivée record de Luís Figo à l’été 2000, orchestrée par la présidence de Florentino Pérez, réorienta le rôle de McManaman de joueur vedette à souvent remplaçant, jusqu’à son départ en 2003 après avoir remporté une nouvelle Ligue des Champions.
À l’époque, McManaman confiait notamment : « Liverpool était formidable, mais ce n’est pas comme si je partais jeune. J’avais 27 ans après plus de dix années au club. Liverpool est une petite ville comparée à Madrid. » Alexander-Arnold, lui, atteindra cet âge en octobre prochain.
Michael Owen emprunta cette même voie en 2004. Comme Alexander-Arnold, son départ suscita des réactions virulentes à Liverpool, d’autant qu’il avait attendu la fin de son contrat. Son intégration au Real fut plus compliquée, confronté à une forte concurrence et aux difficultés personnelles liées à son installation en Espagne.
Les départs marquants qui ont fragilisé Liverpool
Outre McManaman et Owen, d’autres transferts ont marqué les esprits. En 2009, la vente de Xabi Alonso pour environ 36 millions d’euros fit grand bruit. Ce départ, nécessaire pour des raisons financières liées à la gestion des propriétaires américains Tom Hicks et George Gillett, signifiait aussi la perte du moteur du milieu de terrain avec Steven Gerrard et Javier Mascherano.
La même année, Álvaro Arbeloa rejoignit Madrid pour environ 6 millions d’euros. Aujourd’hui entraîneur jeunesse reconnu au Real, son transfert fut moins impactant que celui d’Alonso, dont le départ exposa les fragilités financières et sportives de Liverpool. Interrogé en 2011, Xabi Alonso déclarait : « Une saison de plus aurait été trop pour moi. »
Malgré tout, Alonso est devenu un pilier du Real Madrid lors de l’ère florissante qui suivit, à l’image de McManaman et Owen, démontrant la puissance d’attraction qu’exerce la Maison Blanche, difficile à contrer pour Liverpool.









