Le latéral droit, longtemps présenté comme l’un des meilleurs du monde pour le plus grand club du monde, revenait à Anfield après une aventure européenne loin de ses murs. Ce qui était annoncé comme un mariage avec le Real Madrid n’a pas suivi le conte de fées attendu: l’international anglais n’a démarré que deux fois cette saison et n’a plus joué depuis le 16 septembre. Son retour sur la pelouse de Liverpool mardi pourrait intervenir sur le banc, une réalité à laquelle il s’est déjà habitué ces derniers mois.
Coqueluche, icône ou traître, selon les avis, Trent Alexander-Arnold a tout connu au club formateur: 354 apparitions et 8 trophées, un statut de « Scouser » symbole de la formation locale qui s’est peu à peu fragilisé. Le départ sans indemnité substantielle et le choix de rejoindre le Real Madrid ont, pour certains supporters, été perçus comme un manque de reconnaissance, voire une trahison envers le club qui l’a façonné.

Trent a terminé par des sifflets et des temps de jeu limités. Arne Slot l’a placé sur le banc lors des trois derniers matchs de la saison, une manière de laisser Conor Bradley prendre ses repères et de rappeler que l’on ne pouvait pas tout avoir. La fresque XXL en son honneur, située à l’angle d’Anfield Road et Sybil Road, a aussi été vandalisée fin mai, avec trois lettres majuscules qui ne nécessitent aucune traduction : « RAT ». De l’amour à la haine, il n’y a qu’un pas qu’une partie de la fanbase rouge a franchi. Il faut donc s’attendre à d’éventuelles huées mardi soir lorsque le speaker énoncera les noms sur la feuille de match.
Arrivé à Madrid quelques semaines plus tôt que prévu, pour un chèque estimé à 10 millions d’euros, Trent Alexander-Arnold a intégré le Real dès la Coupe du monde des clubs. Là-bas, il a montré le visage qui a toujours fait la force de Liverpool: des lacunes dans la rigueur défensive, mais des qualités balle au pied. Titulaire lors des cinq premiers matchs du tournoi, il a délivré un centre travaillé sur la tête de Gonzalo García contre la Juventus, puis offert une passe décisive à Fran García contre Dortmund en quarts.
Pour autant, la donne a changé après la pause estivale: cette saison, l’Anglais n’a que cinq apparitions, dont trois titularisations. Sa blessure hamstring contre l’Olympique de Marseille l’a éloigné pendant un mois. De retour dans le groupe pour le Clásico, il est resté sur le banc, Xabi Alonso préférant Dani Carvajal lors des remplacements de Federico Valverde. Trent est resté spectateur face à Valence. Tout semblait pourtant réuni pour le relancer: le Real menait 3-0 à la mi-temps et Alonso aurait pu profiter d’un temps de jeu supplémentaire à J-3 du choc contre Liverpool, mais le coach n’a pas vu les choses ainsi.
Valverde devrait vraisemblablement conserver le côté droit de la défense mardi, comme lors des cinq dernières rencontres, afin de contenir Cody Gakpo. Une solution fiable et solide, même si l’Uruguayen préfère généralement évoluer au milieu et avoue n’apprécier que modérément le rôle de latéral. En l’absence de Carvajal, à nouveau blessé, Alonso devra trancher entre Valverde et Alexander-Arnold dans les semaines à venir. L’Anglais devra donc continuer à lutter pour gagner du temps de jeu et montrer qu’il peut s’imposer dans une écurie où tout transfert appelle sa propre adaptation.









