
Agression d’un arbitre : le football amateur en grève historique
Les arbitres d'Indre-et-Loire se retirent après une agression. Deux week-ends sans arbitre pour sensibiliser sur la violence dans le football.
Après l’agression d’un arbitre lors d’un match, le football amateur d’Indre-et-Loire fait face à une grève sans précédent. Les arbitres du district de Tours ont décidé d’exercer leur droit de retrait, entraînant ainsi deux week-ends sans arbitre sur les terrains.
Une agression choquante
Au début du mois de mars, un joueur a agressé physiquement un arbitre en raison d’une décision contestée, provoquant des blessures qui ont entraîné un arrêt de travail de quatre jours. Une plainte a été déposée contre le joueur, qui risque jusqu’à trois ans de prison et une amende de 45 000 euros. En conséquence, le club du joueur, l’US Montbazon, a décidé de se retirer de toutes les compétitions jusqu’à la fin de la saison, et l’entraîneur a également démissionné.
Des conséquences graves
Le président de l’association des arbitres amateurs en Indre-et-Loire, Damien Bouchaillou, souligne que cette grève aura des répercussions importantes sur les clubs. « Pour les clubs, ça va être très compliqué. Cela mettra potentiellement en difficulté des bénévoles », explique-t-il. Sans arbitre officiel, ce sont parfois des trésoriers, secrétaires de club ou joueurs qui devront remplacer l’arbitre, sinon les matchs seront annulés.
Il met également en garde contre le risque d’une plus grande contestation de la part des joueurs : « Cela doit avant tout être une prise de conscience : ça ne doit plus jamais arriver ! ».
Appel à la responsabilité
Damien Bouchaillou appelle également les clubs à réfléchir sur la manière dont ils abordent le rôle de l’arbitre. « C’est très facile de critiquer l’arbitre », remarque-t-il. Nicolas Moreau, du FC Bourgueil, prévoit de permettre aux joueurs souvent critiques envers les arbitres d’essayer le rôle eux-mêmes, afin qu’ils comprennent mieux la complexité de cette fonction.
« L’arbitrage nécessite calme, raisonnement et attention », souligne-t-il. L’objectif est de créer une prise de conscience parmi les joueurs à propos de la difficulté du rôle d’arbitre.
Une situation inquiétante
Philippe Gallet, le président du district d’Indre-et-Loire, a mentionné qu’il aurait souhaité aller plus loin. « Un week-end sans foot, ça veut dire qu’on ne joue pas ! », affirme-t-il, regrettant que certaines agression se multiplient dans le sport amateur. Actuellement, le football amateur fait face à une pénurie d’arbitres, avec environ 20% d’arbitres en moins par rapport à il y a cinq ans.