Pogačar sera-t-il clément aux Grands Prix canadiens ?
« J’espère qu’à Québec, il sera particulièrement sympathique avec nous… » Ce message vient d’Arnaud De Lie, tenant du titre du Grand Prix cycliste de Québec, qui sollicite un peu de clémence de la part de Tadej Pogačar.
Le champion du Tour de France est de retour au Canada après sa victoire en 2022 sur le mont Royal. De Lie espère que le phénomène slovène montrera de la magnanimité sur la Grande Allée ce vendredi, lui qui s’était classé 24ème lors de sa seule apparition il y a deux ans.
« Il reste le meilleur coureur du monde et on sait qu’il peut changer une course à lui seul », a admis le jeune belge de 22 ans à son arrivée à l’aéroport de Montréal, mardi matin. « On verra bien. Il faudra rester concentré sur l’objectif, soit d’être dans le premier groupe, puis penser à la victoire. »
Un retour mémorable
Le « Taureau de Lescheret » se remémore sa victoire l’an dernier, qu’il considère comme un moment spécial, étant sa première à ce niveau, réalisée lors de son premier voyage à l’extérieur de l’Europe. « C’est spécial de revenir ici, avec toute l’ambiance, l’avion nolisé avec toutes les équipes. »
« Très en forme », comme il l’a prouvé lors de sa récente victoire à la dernière étape du Renewi Tour, De Lie a placé le Grand Prix de Québec parmi ses principales cibles en début de saison. « C’est sûr qu’avec l’équipe, on ne vient pas juste montrer le maillot. Ce sera montrer le maillot, mais vraiment sur les derniers hectomètres de la ligne sur Québec. »
Pogačar, imprévisible et déterminant
Pogačar était absent lors du vol transportant plus d’une centaine de cyclistes en route pour les deux premières épreuves du World Tour aux Amériques, à Québec et à Montréal. En raison de problèmes administratifs, le Slovène de l’UAE Team Emirates a dû patienter près de cinq heures avant de pouvoir prendre un autre vol vers la métropole. Il doit également rencontrer les journalistes ce mercredi après-midi dans la capitale.
« Il est imprévisible, donc c’est ça qui va changer la course », a souligné le Français Valentin Madouas (Groupama-FDJ), qui a remporté la médaille d’argent de l’épreuve sur route aux Jeux Olympiques de Paris. « Il faudra se préparer à tous types de scénarios, que ça attaque très tôt, ou que ce soit une course d’attente. »
La course à Montréal
Romain Bardet a également mis en garde sur la nécessité pour les autres équipes de prendre l’initiative, surtout pour la course de Montréal, qualifiée de « l’une des plus exigeantes de l’année » en raison de la longueur de la montée principale et de la configuration du circuit. À l’ombre d’une UAE Team Emirates surpuissante, composée entre autres de Tim Wellens et Juan Ayuso, les autres formations devront se relayer pour contrer l’équipe et éviter d’être des spectateurs passifs.
Bardet, qui participera à sa dernière édition des GP québécois, s’attend à vivre des moments mémorables. « Pour notre sport, ça fait du bien aussi », a-t-il conclu, exprimant son appréciation pour le format « assez atypique » des courses, notamment du fait qu’elles se déroulent dans le cœur de la ville.
Michael Woods et l’esprit canadien
Michael Woods a confirmé sa participation au Grand Prix de Montréal dimanche. Le champion canadien, qui n’a pas couru depuis son abandon au Tour d’Espagne, est impatient de porter le maillot de champion national. « C’est un rêve de courir à Montréal avec le maillot de champion national. »
Woods a joué un rôle clé dans la seconde place de son coéquipier néo-zélandais Corbin Strong à Québec l’an dernier. Les vétérans Hugo Houle et Guillaume Boivin ainsi que Derek Gee, révélation du dernier Tour, seront également présents dans la ville.
Une arrivée imprévue
En marge de l’événement cycliste, le débarquement des coureurs a surpris un représentant du Réseau d’aide aux travailleuses et travailleurs migrants agricoles du Québec (RATTMAQ). Il devait accueillir des travailleurs guatémaltèques et honduriens venus pour aider dans les vergers, lorsque les journalistes se sont installés devant son kiosque. Heureusement, le départ des cyclistes a coïncidé avec l’arrivée des travailleurs, qui ont pu être accueillis comme il se doit.








